Le Monde va quitter le boulevard Auguste-Blanqui, dans le treizième arrondissement de Paris, et redevenir propriétaire de ses murs. Les locaux du journal, aujourd’hui devenu un groupe, avaient été installés rue des Italiens lors de sa fondation en 1944, mais les propriétaires avaient été contraints pour raisons financières de les vendre en 1985. Depuis, Le Monde avait été locataire de divers lieux.
Le retour à la propriété advient grâce à la construction d’un immeuble de grande ampleur au-dessus des quais de la gare d’Austerlitz, quartier en pleine expansion. Le cabinet d’architecture chargé de la conception a été choisi à la suite d’un concours : il s’agit de l’agence norvégienne Snohetta, qui s’est récemment illustrée avec l’Opéra d’Oslo, le Mémorial et Musée nationaux du 11-Septembre à New York, et, en France, par la reconstitution de la grotte préhistorique Lascaux IV.
Il reflète la relation entre la présence numérique et la présence analogique du média.
Kjetil Thorsen
La parcelle des futurs bureaux est constituée de trois dalles. Le bâtiment enjambera la dalle centrale, non constructible, et ressemblera donc à une passerelle. Ainsi, selon Kjetil Thorsen, cofondateur de Snøhetta, il « reflète la relation entre la présence numérique et la présence analogique du média ». Un beau signal pour le groupe de presse, qui est parvenu à surmonter la crise et l’effondrement annoncés depuis le développement d’Internet.