Le care for patrimoine de 10 étudiants grenoblois

Par Armelle Fémelat

Date de publication : 26/02/2020

Temps de lecture : 5 minute(s)

CAREforPatrimoine, c’est le nom de la plateforme de financement participatif que dix étudiants en première année à Grenoble École de Management ont conçue et mise en œuvre dans le cadre du programme Grande École et de la Business Lab for Society, sur une idée de Gautier Haquin. « J’avais certes un intérêt pour l’histoire, reconnaît-il, mais j’ai surtout essayé de trouver quelque chose qui n’existait pas, un projet qui n’était pas proposé parmi ceux préexistants au sein de l’école. » Pari réussi puisque CAREforPatrimoine se révèle aujourd’hui le projet le plus visible de l’année et se verra récompensé, en avril, par le Grand Prix catégorie culture de Grenoble École de Management.

Leur idée était de développer un site permettant de collecter des fonds en faveur du petit patrimoine local en péril ou menacé. « Petit, explique Gautier Haquin, car c’est celui du quotidien, d’un petit village sans prétention.  Au début, nous nous sommes surtout intéressés au patrimoine non protégé de la région, en nous appuyant sur des projets déjà existants, pour y apporter nos compétences, se souvient-il. Nous avons collaboré avec la Fondation du patrimoine et la startup Dartagnans. Au fur et à mesure, nous avons appris, nous nous sommes fait des contacts et avons réussi à être tout à fait autonomes pour le troisième volet de l’opération, autour du château de Séchilienne. C’est le premier projet que nous avons mené de A à Z ! » Avant cela, les étudiants ont récolté des fonds au profit du fort de Comboire et de la villa Casamaures.

S’agissant du château de Séchilienne, abandonné depuis 1944 et à la seule charge de la mairie, l’objectif annoncé était de collecter 10 000 euros pour assurer les deux premières étapes de sa restauration. À savoir la dévégétalisation des abords de l’édifice et le délierrage du bâti. Le 25 février 2020, alors que la campagne de 45 jours n’est pas achevée, 11 250 euros avaient déjà été récoltés. « Tout ce qu’on collectera en plus des 10 000 euros sera affecté à la troisième tranche des travaux, qui consistera à consolider le bâti », se réjouit Gautier Haquin.

« Donner, c’est entrer dans l’histoire ! » ou « À travers notre projet, vous traverserez les siècles et l’histoire », telles sont deux des baselines qui ponctuent le site, au design moderne, dont simplicité et efficacité pourraient être les maîtres-mots. Utilisation de drones, vidéos au ton décalé, omniprésence sur les réseaux sociaux… enfants de leur temps, les entrepreneurs en herbe maîtrisent à la perfection l’ensemble des ressorts d’une communication efficace. « Nous tenions à nous servir du digital et de toutes les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies pour rendre vivants les lieux », reconnaît Gautier Haquin, et c’est franchement réussi !

Outre le suivi de la collecte pour Séchilienne et l’ouverture début avril de celle pour le château de Bon Repos à Jarrie (déjà mise en ligne sur le site de la Fondation du patrimoine) les dix entrepreneurs en herbe réfléchissent à l’avenir de CAREforPatrimoine qu’ils espèrent pouvoir faire perdurer. « Il aurait été logique de le proposer comme projet à la prochaine promotion de 1ère année, explique Gautier Haquin. Sauf que la temporalité des porteurs de projet n’est pas du tout raccord avec le timing de l’année scolaire, du fait de la pause estivale entre mi-avril et mi-octobre. L’autre solution, à laquelle nous travaillons actuellement, serait de parvenir à créer une association au sein de l’école, qui nous permettrait en plus de continuer à nous investir pour ce projet qui nous tient vraiment à cœur. » Nous leur souhaitons d’y parvenir… et qu’ils servent de modèle à d’autres étudiants en quête de projets pro-patrimoine. 

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