Jadis verrou de l’Anjou, le château du Lude s’est rendu célèbre au XXe siècle pour son spectacle son et lumière. Il est aujourd’hui le rendez-vous des jardiniers mais aussi des éditeurs, pour la remise annuelle du prix Redouté. Mais le Lude est surtout le dernier des « grands » châteaux de la Loire toujours habité.
Avec le château de Châteaudun, le Lude est le plus septentrional des châteaux de la Loire, lit-on dans les guides,. On imagine sa majesté quasi royale figée dans les nécessités pédagogiques, fort peu pourvue en mobilier et barrée de guichets d’entrée électroniques où s’étrangle l’entonnoir de légions étrangères, elles-mêmes affublées d’oreillettes polyglottes. Eh bien non ! Le château colossal vit en maison de famille, parcouru de parfums suaves et de rumeurs domestiques. Et la vie doit y être douce, indolente même, calquée sur le cours du Loir qui lèche les terrasses et où se baignent les enfants, leurs nippes jetées en tas sur le sable de la petite plage artificielle de Malidor. Le bonheur, oui. La quiétude.
Un verrou sur le Loir
Il n’en fut pas toujours ainsi. Longtemps, le Loir marqua une frontière. Les comtés d’Anjou et du Maine s’en disputaient les grèves. Et c’est Geoffroy Ier d’Anjou, dit Grisegonelle (« manteau gris »), qui le premier mentionne le Lude. Mais en cette fin de Xe siècle, la forteresse défend moins le domaine de Geoffroy contre son voisin immédiat que contre les incursions des Normands. Ceux-ci remontent le cours de ...
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