Un nouveau Parc naturel régional pour les Hauts-de-France

Par Aliénor Harzo

Date de publication : 05/05/2020

Temps de lecture : 4 minute(s)

Pour Jérôme Bignon, sénateur de la Somme, « c’est plutôt une consécration qu’un démarrage ». La naissance du Parc naturel régional (PNR) Baie de Somme Picardie maritime intervient en effet au terme de multiples pérégrinations. Et si une véritable course à la labellisation est entreprise par la Région en 2004, l’idée d’un PNR en Picardie remonte aux années 1970.

L’annonce a eu lieu le 12 février 2020 à Chamonix, lors du Quatrième conseil de défense écologique, qui s’est tenu pour présenter des mesures en faveur de l’écologie et de la biodiversité. Parmi elles, le président de la République a annoncé une importante mobilisation pour les aires protégées avec, notamment, la création de quatre nouveaux Parcs naturels régionaux. « D’ici 2022, 30 % de notre territoire sera sous le statut d’aire protégée, sur terre comme en mer. Et 10 % sera placé sous protection forte. C’est une nouvelle place laissée à la nature, au quotidien. » Cinquième PNR des Hauts-de-France, le territoire de 1 400 km2 englobe 134 communes de l’Abbevillois, du Ponthieu et du Vimieu qui comptent 136 500 habitants. Classé par un décret signé le 13 février 2020, il a aussi obtenu la marque « Parc naturel régional ».

« Dans les années 1970, les élus et notamment Max Lejeune ont imaginé la création d’un syndicat mixte, appelé aujourd’hui Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard pour s’occuper d’aménagement du territoire sur les communes du littoral, nous apprend Jérôme Bignon. Ainsi de nombreux outils de protection ont été mis en place progressivement via la Réserve naturelle de la Baie de Somme, les acquisitions du Conservatoire du littoral, les zones Natura 2000 ou encore la création d’un parc naturel marin… » Ces protections déjà existantes du littoral, ainsi qu’un périmètre prévu trop vaste, des limites floues par rapport aux limites administratives et communautaires ainsi qu’un manque de cohérence globale du projet ont retardé la création du parc. La présence d’un patrimoine naturel reconnu et de nombreux monuments historiques, ajoutée à l’existence d’une identité de la Picardie maritime, malgré sa diversité, ont néanmoins justifié l’obtention du label.

Toujours selon Jérôme Bignon : « Aujourd’hui, le PNR va permettre de continuer ce développement harmonieux dans une perspective durable et sur un territoire plus élargi. Il n’y aura pas plus de contraintes qu’auparavant. » En effet, tout le littoral est en site inscrit depuis 1975 et une Réserve naturelle nationale a été créée en 1994. La spécificité d’un PNR réside non seulement dans la complémentarité entre ses objectifs de protection et de développement, mais aussi dans l’engagement volontaire de l’ensemble des partenaires à orienter leurs interventions au bénéfice de l’environnement et du patrimoine, dans le cadre du contrat qu’est la charte du parc. Un PNR induit ainsi des mesures de gestion et de protection de valeur contractuelle pour l’ensemble de son territoire, à la différence d’autres espaces protégés de valeur réglementaire.

Protéger et mettre en valeur les grands espaces ruraux habités, rééquilibrer l’activité économique entre le littoral et l’arrières pays et faire reconnaître des métiers, des savoir-faire et des productions locales seront les principales missions du syndicat mixte Baie de Somme 3 Vallées, l’organisme de gestion du futur parc.

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