Réouverture du parvis de Notre-Dame de Paris

Par Agathe Archambault

Date de publication : 02/06/2020

Temps de lecture : 3 minute(s)

À l’heure où la capitale et ses monuments mythiques se déconfinent peu à peu, Notre-Dame de Paris peut elle aussi se réjouir d’une petite « réouverture » : son parvis est désormais accessible ! Dimanche dernier, le 31 mai 2020 qui était également le jour de la Pentecôte, ont été enlevées les barrières qui empêchait la foule de parcourir ce vaste espace où se pressent habituellement les touristes du monde entier. Le parvis était fermé depuis l’incendie du 15 avril 2019, en raison de la pollution provoquée par la fonte des éléments en plomb de la toiture et de la flèche. Celui-ci a depuis été nettoyé puis recouvert d’une résine servant à emprisonner les derniers résidus. Le déclencheur de cet évènement que l’on attendait au plus tard en juin ? Un avis favorable émis par l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France qui a permis au préfet de police de Paris d’autoriser la réouverture au public.

Plus qu’une réouverture, un véritable symbole, salué comme tel par le ministre de la culture, Frank Riester, et la maire de Paris, Anne Hidalgo. Cette dernière a employé le terme de « renaissance » pour la capitale après la double épreuve de l’incendie et du confinement. Les parisiens étaient d’ailleurs nombreux sur le parvis en ce dimanche ensoleillé de Pentecôte. Une date toute symbolique pour les catholiques, qui n’a pas manqué d’inspirer le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Chauvet : « L’Esprit Saint a dû souffler : il a tout chassé, le plomb et le virus ! ». Et puisque le temps est au symbole : une réplique de la statue de la Vierge à l’enfant de Notre-Dame, datant du XIVe siècle et miraculeusement rescapée de l’effondrement de la charpente, devrait y être installée d’ici la fin de la semaine prochaine. 

Resté fermé durant plus d’un an, ce lieu qui a traversé l’histoire va pouvoir enfin retrouver son animation habituelle. Car le parvis de la cathédrale demeure un lieu de vie privilégié, comme il l’a toujours été au fil des siècles. Si aujourd’hui ce sont surtout les touristes qui s’y pressent, au Moyen Âge, Notre-Dame était encerclée d’échoppes et de maisons grouillantes de vie. Au XVIIe siècle, la construction de l’Hôpital des Enfants Trouvés a permis d’agrandir un peu la place qui donne sur la façade, avant que le parvis ne prenne sa physionomie actuelle, lors des grands travaux d’embellissement de la capitale sous le Second-Empire. 

À l’abri du regard des promeneurs retrouvés, dissimulés derrière les parois métalliques qui masquent les trois portails d’entrée monumentaux, les travaux reprennent progressivement. Ralentis par des mesures sanitaires très strictes qui imposent même d’installer des vitres de plexiglas sur les nacelles entre les artisans qui œuvrent au démontage de l’échafaudage calciné. Avec en ligne de mire l’objectif titanesque des cinq ans fixé par Emmanuel Macron. Défi impossible ? L’avenir le dira, mais quoiqu’il en soit porté par la conscience de rénover plus qu’un simple monument historique, un symbole tout entier. À commencer par ce parvis où Victor Hugo faisait danser son Esmeralda. 

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