Découverte dans la cathédrale Sainte-Marie de Lombez

Par Marie-Thérèse Caille Adjointe à la Culture de la ville de Lombez

Date de publication : 13/10/2020

Temps de lecture : 3 minute(s)

Lombez, petite ville du Gers en bordure de la rivière Save, située à égale distance d’Auch et de Toulouse, vient de mettre au jour dans son ancienne cathédrale Sainte-Marie une Mise au tombeau emmurée depuis plus d’un siècle.

Pierre Cadot, architecte du patrimoine chargé des travaux de la cathédrale, a profité du chantier de restauration de la chapelle Saint-Jean-Baptiste pour pratiquer deux sondages dans le mur, à droite et à gauche de l’autel. Il souhaitait ainsi vérifier la présence éventuelle de statues appartenant à une Mise au tombeau du XVe siècle, dont seul le Christ gisant est exposé dans la petite nef de la cathédrale depuis la fin du XIXe siècle.

Plusieurs indices poussaient à entreprendre des recherches : un témoignage oral de la fille du maire de l’époque affirmant que « de vieilles statues » avaient été maçonnées dans le mur en 1885, lors de la pose de l’autel néo-gothique actuel par la maison Virebent de Launaguet ; la demande officielle de crédits au ministre de l’Intérieur faite par Alexandre du Mège, inspecteur des antiquités, pour tenter de retrouver ce groupe sculpté. Cette demande fut refusée.

Dès les premiers sondages, il a été possible de percevoir la présence de deux statues polychromes et d’en déceler d’autres dans le fond de la cavité.

Le mardi 21 et le jeudi 23 juillet 2020, avec l’accord de la Drac Occitanie et en présence de spécialistes, il a été procédé à l’extraction de six statues. À droite de l’autel, ont été trouvés deux grandes statues en pied de personnages richement habillés ayant gardé leur polychromie d’origine (sans doute Joseph d’Arimathie et Nicodème), un groupe de deux statues à mi-corps (sans doute Marie et Jean) et deux saintes femmes. À gauche de l’autel, a été découvert, en très mauvais état, un buste de femme habillée d’une manière élégante et portant un pot à parfum (sans doute Marie-Madeleine).

Devant la qualité exceptionnelle de cet ensemble, on peut se permettre d’imaginer qu’il ait pu être commandé par un éminent prélat, tel Jean Bilhères-Lagraulas (1473-1499). Il débuta à Lombez avant d’être appelé, en raison de ses talents de diplomate, auprès du roi Louis XI et termina sa carrière comme cardinal auprès du pape Alexandre VI à Rome.

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