Patrimoine en danger : le cas Berweiller

Par Juliette Michel

Date de publication : 03/11/2020

Temps de lecture : 3 minute(s)

La maison Berweiller est la plus ancienne bâtisse de Sierk-les-Bains, village de Moselle au croisement de la France, de l’Allemagne et du Luxembourg. Frappée d’un arrêté de péril, elle est aujourd’hui menacée de destruction.

Daté de 1624, cet édifice a longtemps appartenu aux sœurs du couvent de Rettel, situé à quelques kilomètres de Sierk-les-Bains. Il faisait partie d’un immeuble aujourd’hui partiellement démoli. La Seconde Guerre mondiale a détruit les deux tiers de l’ensemble d’origine et, quelques années plus tard, la partie arrière du bâtiment s’est effondrée, vaincue par le temps et le manque d’entretien. De l’ensemble, il ne subsiste donc aujourd’hui que la maison Berweiller, qui ne représente qu’un cinquième de l’édifice du XVIIe siècle.

Cette demeure, qui tire son nom de celui du drapier qui l’occupait, fait l’objet d’un arrêté de péril signé depuis le mois de décembre 2019. De par son insalubrité, sa dangerosité et un budget bien trop mince pour en financer la restauration, ce remarquable témoin du Grand Siècle a été condamné à la démolition. Selon la municipalité, seuls quelques éléments de choix pourraient être sauvegardés, comme l’entablement de la façade principale et les pilastres cannelés.

Bien que la communauté de commune ait réussi à obtenir une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) pour la période de 2017 à 2022, la maison Berweiller ne fait pas partie du projet et les subventions octroyées par le programme ne peuvent être investies dans un unique édifice. Une situation incroyable, loin de faire l’unanimité auprès des locaux.

Si l’état de la bâtisse est critique, plusieurs acteurs sont mobilisés pour sauvegarder ce patrimoine en danger : des habitants du bourg ont demandé une contre-expertise, afin de réévaluer le montant des travaux de restauration. À leurs côtés, un architecte et historien ainsi que plusieurs associations, dont celle des Maisons paysannes de Moselle, l’association Sites et Monuments de Moselle ou encore les VMF, qui se sont exprimés récemment sur la question. L’association VMF et son président Philippe Toussaint plaident pour « une décision moins radicale privilégiant des mesures conservatoires en attendant d’obtenir le financement nécessaire à sa restauration dans le cadre d’une opération « Cœur de ville » de rénovation de l’habitat ».

En effet, le plan national « Action cœur de ville » a impulsé, dans certaines communes et communautés de communes, la création d’un plan « Cœur de bourg » qui vise à redynamiser les petites villes et les villages. Cette opération, qui passe notamment par la préservation et la mise en avant du patrimoine, serait l’une des voies de secours envisagée pour sauver cet édifice historique non classé auquel les habitants de la région tiennent tant.

Le patrimoine vivra ! Si le destin de la maison Berweiller est encore incertain, c’est toute une communauté qui se bat pour sa sauvegarde, afin de lui offrir le brillant avenir qu’elle mérite.

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