La Ville de Laval s’est associée à l’architecte des Bâtiments de France, à la Fondation du patrimoine et aux VMF pour inciter les propriétaires à protéger leur patrimoine : un partenariat qui s’avère gagnant pour tout le monde. Hervé Gérolami, délégué VMF de la Mayenne et partie prenante de l’opération, témoigne.
En 1836, dans ses Notes d’un voyage dans l’ouest de la France, Prosper Mérimée écrit : « Il semble lorsqu’on arrive à Laval par la route de Sablé, qu’on entre dans une ville du Moyen Âge. Une rue immense la traverse dans sa plus grande longueur, bordée de maisons la plupart bâties en encorbellement. On dirait des pyramides posées sur leur pointe ».
Le lin, et sa commercialisation, a autrefois fait la richesse de la ville, ancienne capitale de la fabrication des voiles pour la marine marchande ou royale. Les traditionnelles maisons à pans de bois du centre-ville ont alors été concurrencées par de nouveaux hôtels particuliers en pierre de taille, construits par la bourgeoisie du XVIIe siècle, enrichie par le commerce du lin et de la toile.
La loi sur les Monuments historiques de 1913 a ouvert le chemin à la protection du bâti ancien et la création des secteurs sauvegardés a contribué à la responsabilisation des propriétaires, des fonctionnaires et des élus. À Laval, l’obtention de l’appellation « Ville d’art et d’histoire » en 1993, puis la création de la zone de protection en 2003, ont démontré aux Lavallois tout l’intérêt de mieux connaître et de découvrir, en supprimant les ajouts inutiles du XXe siècle, un bâti encore inconnu, qui donne tout son charme à la capitale de la Mayenne.
Cette maison du 5 rue des Orfèvres a reçu en 2015 le prix décerné chaque année par les VMF de la Mayenne en association avec la Ville de Laval. Détail du rez-de-chaussée de la maison située à l’angle des rues du Pin-Doré et de Chapelle. Un panneau rappelle que la restauration de l’édifice s’est faite avec l’aide des VMF.
La restauration du centre ancien, entreprise depuis une vingtaine d’années, a fait de la ville une vitrine du savoir-faire des artisans du bâtiment. Sa richesse patrimoniale est également mise en valeur grâce au programme de réalité virtuelle présenté au Vieux Château par le service du patrimoine.
Il m’a semblé important de vous présenter les efforts réalisés par les propriétaires privés de la ville de Laval.
Nous avons été aidés dans notre tâche par les différents conseils municipaux qui, depuis maintenant dix ans, soutiennent nos efforts. La cité nous octroie chaque année un prix de 2 500 euros qui récompense une restauration réussie sur son territoire. Le jury parcourt la ville au vu de dossiers préparés par notre architecte des Bâtiments de France et par le service du patrimoine. Ce qui m’a toujours frappé, c’est, d’une part, la diversité du bâti récompensé et, d’autre part, le choix – toujours à l’unanimité – du lauréat par le jury qui analyse les restaurations de l’année.
Depuis 2010, les VMF ont ainsi donné plus de 30 000 euros de prix à des propriétaires lavallois soucieux d’embellir, par une restauration réussie, les deux rives de la Mayenne.