« Les Lumières de la ville »

Par Victoire Becker

Date de publication : 29/12/2020

Temps de lecture : 5 minute(s)

Cette année, pas de réveillon pour le Nouvel An. Avec l’instauration d’un couvre-feu, les feux d’artifices et les animations sur l’Arc de triomphe ont été annulés. Il est encore possible, néanmoins, de célébrer la nouvelle année, dans le respect des mesures sanitaires, en parcourant les rues illuminées de Paris, et en s’arrêtant devant les monuments et magasins décorés. Une dernière occasion de les voir ainsi, avant que leurs ornements éphémères ne soient retirés début janvier !

Les éclairages de fin d’année, qui fascinent petits et grands, sont devenus un passage obligé dans toutes les grandes villes du monde. À la fin du XVIIIe siècle déjà, les festivités étaient agrémentées d’immenses montages lumineux. Armand Parfait en témoigne dans l’une de ses gravures représentant un obélisque illuminé lors d’une fête sur les Champs-Élysées, en 1790. Mais ce n’est qu’au XIXe siècle, avec l’arrivée de la lampe à gaz, puis de l’ampoule électrique en 1884, que les éclairages festifs deviennent systématiques. À Paris, le florentin Jacopozzi est d’ailleurs le premier à utiliser l’ampoule comme décoration, en commençant par la tour Eiffel en 1925, lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs. Les dix années suivantes, la tour est constamment ornée et change de décor tous les deux ans. C’est alors que commence la tradition de l’éclairage des monuments.

Aujourd’hui, les avancées techniques permettent de construire des décors de plus en plus impressionnants. Chaque année, les artistes nous surprennent par leur créativité et leur inventivité. Au moment de Noël, les Parisiens accourent avenue des Champs-Élysées, avenue Montaigne, place Vendôme, ou encore dans le quartier Montmartre pour découvrir les nouvelles illuminations. Cette année encore, malgré la Covid-19, quelques lieux emblématiques sont tout de même éclairés : l’hôtel de ville, la place de la Concorde et la place de la Bastille.

L’obélisque de la place de la Concorde et la colonne de Juillet sont tous deux illuminés de bleu et entourés d’une forêt de sapins, tandis que des projecteurs donnent l’effet d’une pluie de flocons sur les monuments. L’hôtel de ville est lui aussi coloré de bleu et apparaît derrière une forêt féérique de sapins et de bouleaux. Sur le parvis, dans des chalets en bois, des scénettes de la forêt représentent des animaux sculptés en bois et des compositions végétales, et un petit magasin propose mets et produits artisanaux « fabriqués à Paris » (à emporter bien sûr).

Le choix de la couleur bleue pour éclairer ces monuments semble un peu curieux au premier abord. C’est en déambulant dans les rues de la ville que ce choix prend tout son sens. L’avenue Victoria et la rue d’Arcole sont décorées de lumières blanches, tandis que sur les Champs-Élysées des guirlandes lumineuses rouges sont installées. 

Mais il n’y a pas que les monuments qui se parent de leurs plus beaux ornements en cette fin d’année. Les grands magasins présentent des vitrines toutes plus originales les unes que les autres : « les sapins, rois des forêts » au Bon Marché, un Noël italien au BHV, des personnages de contes de fées au Printemps, ou encore des festivités du monde entier aux Galeries Lafayette, rien ne manque.

Le concept des vitrines de Noël est né à la fin du XIXe siècle à New York, dans le magasin Macy’s et s’est répandu en Europe au début du XXe siècle. C’est le Bon Marché qui, le premier, décore sa devanture au mois de décembre 1909. Depuis, les vitrines de ce grand magasin sont devenues des chefs d’œuvres, qui fascinent les passants par leur originalité et leur ingéniosité. Pas étonnant, puisqu’elles mobilisent une vingtaine d’artistes, artisans et concepteurs, une année à l’avance et requièrent 30 % du budget annuel du magasin.

D’autres magasins, plus petits, participent à l’illumination de la ville cette année, comme dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, où une montgolfière lumineuse accessible à tous a été installée devant l’église Notre-Dame-de-l’Assomption. Juste à côté, le magasin Dior s’est d’ailleurs paré à cette occasion d’une immense rosace lumineuse (à ne pas rater !).

Pour cette année un peu particulière, la Ville de Paris a proposé aux Parisiens de participer eux aussi aux illuminations de la ville, en décorant leurs balcons et en partageant leurs œuvres sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ParisScintille. Les trois meilleures ont été publiées le 24 décembre sur le compte Instagram @paris_maville. N’oubliez donc pas de lever les yeux lors de votre promenade !

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