Le numéro 295 du magazine VMF, sorti en kiosque le 6 janvier 2021, vous emmène dans le Gers et vous propose une promenade buissonnière composée de dix lieux inédits à explorer. Vous souhaitez en découvrir davantage ? La rédaction a sélectionné sept lieux supplémentaires pour sa promenade buissonnière « augmentée », exclusivement sur PAJ. Et prochainement sur notre site : une sélection littéraire qui met à l’honneur l’art de vivre gersois, ainsi que le récit de la sombre histoire du cloître de Berdoues…
1 – Château de Manlèche
Le château de Manlèche à Pergain-Taillac est un domaine privé qui ouvre ses portes au public lors des Journées européennes du patrimoine en septembre. Sa galerie à arcades, datant du début du XVIe siècle, et sa cour triangulaire font l’originalité et le charme du lieu ayant longuement appartenu à la famille de Goth, et notamment à Bertrand de Goth, plus connu sous le nom de Clément V, pape de 1305 à 1314. Visible depuis la route et longeant la rivière du Gers, le château de Manlèche constitue une étape charmante lors d’une balade dominicale.
32700 Pergain-Taillac
2 – Cloître de la collégiale Saint-Pierre
La Romieu n’était, au XIe siècle, qu’un modeste prieuré fondé par deux moines gersois à leur retour de Rome. Ce n’est que quelques siècles plus tard, entre 1312 et 1318, que la collégiale Saint-Pierre voit le jour. Elle est alors dotée d’un palais et d’un cloître, toujours intact et aujourd’hui inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Passage obligé pour pénétrer dans l’église, ce cloître aux arcades géminées est un chef d’œuvre de l’architecture gothique méridionale. On en profite également pour visiter le bourg de La Romieu, consacré comme l’un des plus beaux villages de France par le label éponyme.
Rue du Docteur-Lucante 32480 La Romieu
3 – Castet de Sainte-Christie
Le castet de Sainte-Christie est un lieu unique dans le Gers, puisqu’il est le seul logis seigneurial bâti en terre crue et pan de bois du département. Son rempart constitue un témoignage architectural précieux pour les archéologues et médiévistes. Le site appartient aujourd’hui à la municipalité qui travaille main dans la main avec l’association des Amis du Castet pour la restauration et la réhabilitation de l’édifice. Depuis 2018, des fouilles méticuleuses sont entreprises dans les sols du château et ont notamment révélé la présence de silos, dont la datation serait antérieure au XIe siècle.
32370 Sainte-Christie-d’Armagnac
4 – L’Astrada
C’est un ovni architectural posé en territoire gersois. L’Astrada, salle pluridisciplinaire inaugurée en 2011, accueille majoritairement représentations théâtrales et concerts. Avec cette première scène conventionnée pour le jazz en France, la ville de Marciac, déjà connue pour son festival annuel de musique, souffle un vent de culture de de création sur la région. L’atelier d’architecture bordelais King Kong signe cette façade en béton brut et aux lignes modernes.
53, chemin de Ronde 32230 Marciac
5 – La rue principale de Tillac
Petit village typique du Gers qui en compte tant, Tillac est à l’origine un castelnau de plaine, c’est-à-dire un canton féodal formé autour d’un château au Moyen Âge. Si ledit château n’existe plus, il subsiste de cette époque quelques éléments de la jolie rue principale, comme les galeries couvertes et les tours carrés fortifiées placées aux deux extrémités de la rue, qui marquent l’emplacement des anciennes portes de la cité. Les maisons à cornières et colombages, bien que parfaitement accordées aux couverts sont plus tardives, puisqu’elles datent des XVIIe et XVIIIe siècles.
32170 Tillac
6 – Tour de Herrebouc
« C’est un trou de verdure où chante une rivière… » Le château de Herrebouc, idéalement situé sur les rives de la Baïse, surplombe un domaine viticole indépendant. Construit au XIVe siècle, sa particularité réside dans sa tour imposante et presque carrée de 16 mètres de haut. Si de nombreux éléments médiévaux ont été supprimés lors d’aménagements successifs, une bretèche et quelques canonnières subsistent, témoins de l’ancienne fonction défensive de l’édifice.
419, chemin de Herrebouc 32190 Saint-Jean-Poutge
7 – Moulin de Durban
Le moulin de Durban fait la fierté de son bourg. Abandonné pendant plus d’un siècle, il a été reconstruit en 2018 par des artisans locaux, selon les méthodes de l’époque et avec des matériaux traditionnels. Ce nouveau souffle lui a permis de retrouver son activité, puisqu’il produit dorénavant une farine issue d’une agriculture biologique pour le compte d’un boulanger voisin. En plus d’y découvrir la tradition meulière et son savoir-faire ancestral, on profite de la hauteur pour admirer les paysages de l’Astarac s’étalant sous nos yeux.
32260 Durban
8 – Église Sainte-Bernadette
L’église Sainte-Bernadette compte parmi les édifices religieux les plus récents de la ville. Construite en 1974 par l’architecte Alexandre Metro, elle offre un espace résolument contemporain, avec un jeu intéressant entre lignes droites et lumière. Son couvrement en bois, façon charpente apparente, réchauffe la salle dont la disposition en amphithéâtre, bien que pratique pour le prêtre et les fidèles, peut sembler trop formelle pour un lieu se voulant accueillant.
48, rue de Boubée 32000 Auch
9 – Site de Latour
Situé sur le site touristique et rural éponyme, le château de Miramont-Latour puise ses origines au début du XIIIe siècle. Son propriétaire, Patrick de Lary, est un agriculteur passionné d’histoire et de patrimoine, à tel point qu’il a fait de son domaine un musée. Le site de Latour abrite, au sein même du château, un véritable conservatoire où sont exposés machines et outils traditionnels propres aux anciennes pratiques agricoles, et présente également plusieurs pièces de vie telles qu’elles existaient au XVIIIe siècle. Un véritable voyage dans le temps qui nous plonge dans le monde paysan des siècles derniers.
32390 Miramont-Latour
10 – Cathédrale Sainte-Marie de Lombez et son trésor emmuré
Cathédrale édifiée entre les XIVe et XVe siècles, son architecture de briques roses rappelle celle de l’église des Jacobins de Toulouse dont elle s’inspire. Son clocher octogonal, rare dans le Gers, est l’une des nombreuses particularités de cet édifice gothique au décor intérieur remarquable, aux deux nefs et aux imposants contreforts. Classée au titre des Monuments historiques depuis 1846, la cathédrale a récemment révélée un secret emmuré depuis des siècles : plusieurs statues d’une Mise au tombeau, datant probablement du XVe siècle, ont été mises au jour lors de travaux de restauration menés dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Dissimulées dans les murs de la chapelle, les six statues à la polychromie admirablement conservée représenteraient Joseph d’Arimathie, Nicodème, Marie, Jean, et deux femmes encore non identifiées.
Place de la Cathédrale 32220 Lombez
11 – Villa gallo-romaine de Séviac
Pendant rural de la domus de Cieutat, la villa gallo-romaine de Séviac est une antique et luxueuse demeure, originellement située au cœur d’un immense domaine agricole et viticole. Les 600 mètres carrés de mosaïques et les thermes fastueux, encore visibles aujourd’hui, témoignent de l’aisance financière de ses propriétaires qui possédaient sûrement, en plus de leur exploitation agricole, une maison en ville, comme cela en était déjà l’usage.
Séviac 32250 Montréal-du-Gers
12 – Musée archéologique du trésor d’Eauze
Formant un triptyque avec la villa de Séviac et la domus de Cieutat, le musée archéologique d’Eauze contient des vestiges de l’antique cité gallo-romaine Elusa. Si sa collection permanente, présentant objets du quotidien, statues et mosaïques datant de la Préhistoire à l’époque mérovingienne, est remarquable, c’est le somptueux trésor d’Eauze, conservé au sous-sol du bâtiment, qui fait du musée un lieu unique. Composé de 28 000 monnaies, de bijoux ornés de pierres précieuses et d’objets d’art, il a été découvert fortuitement en 1985 et daterait du IIIe siècle.
Place de la République 32800 Eauze
13 – Domus de Cieutat
Dans l’Antiquité, la domus est une maison de ville appartenant aux classes aisées de la société. Celle de Cieutat, dont les vestiges ont été révélés par des fouilles entreprises entre 2001 et 2012, daterait du IIIe siècle de notre ère et aurait appartenu à un aristocrate local qui en avait fait un lieu de réception. Elle fait désormais partie du complexe gallo-romain Elusa Capitale antique, venant compléter les sites du musée archéologique d’Eauze et de la villa de Séviac. L’ensemble jouit également d’un centre d’interprétation où les visiteurs peuvent admirer des reconstitutions en 3D de ce qu’était la cité à l’époque.
Allée Julien-Laudet 32800 Eauze
14 – Château de Castex d’Armagnac
Ancienne place forte au Moyen-Âge, Castex a connu bien des batailles, comme l’occupation anglaise pendant la guerre de Cent Ans, dont elle fût la fière résistante, avant de devenir la propriété de la famille de Gourgues, originaire de la région. En 1789, alors que la Révolution se murmure, le comte d’Abbadie de Barrau fait l’acquisition du terrain. C’est son petit-fils, Bernard Gabriel Xavier, qui lui donnera une certaine notoriété près d’un siècle plus tard, grâce à ses travaux scientifiques sur les ouvriers européens et l’exploitation agricole et viticole, citant le domaine de Castex comme un exemple du genre. En 1855, son Armagnac reçoit le titre de Premier grand cru du Bas-Armagnac lors de l’Exposition de Paris. Une gloire pour la famille qui, attachée à la tradition, continue de produire son eau-de-vie (jamais commercialisée avant quinze ans d’âge !) au sein du majestueux domaine.
32087 Castex-d’Armagnac
15 – Arènes d’Estang
Les arènes d’Estang, ou arènes Jean-Bartherotte, du nom d’un toréro local, ont vu défiler de nombreuses courses landaises lors du siècle dernier. Leur construction, à l’initiative d’un mouvement populaire, s’est étalée de 1901 à 1928. Lieu emblématique de la tradition gasconne inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1993, les arènes accueillent encore aujourd’hui quatre courses par an.
Place du Pesque 32240 Estang
16 – Cathédrale Sainte-Marie
C’est un trésor d’art gothique que renferme la cathédrale Sainte-Marie d’Auch, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Conçues pour isoler les chanoines des pèlerins cheminant vers Saint-Jacques-de-Compostelle, les stalles du chœur, composées de 113 sièges en chêne sculpté et terminées en 1554, sont encore aujourd’hui l’un des joyaux de la cathédrale. Scènes anecdotiques côtoient personnages historiques et religieux : Louis XII et Jean V d’Armagnac y sont notamment représentés. On y admire également les vitraux inspirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, réalisés par le maître verrier Arnaud de Moles au début du XVIe siècle et restaurés en 2019.
Place de la République 32000 Auch
17 – Château de la Béroje
En plein cœur de l’Armagnac noir – aujourd’hui Bas-Armagnac – se dresse fièrement le château de la Béroje. Le domaine, dont le nom signifie « la jolie » en gascon, date du XVIe siècle et était le théâtre d’une activité agricole et économique importante, employant nombre de locaux et riverains. Acquis par le comte de Rémond au début du XIXe siècle, il est toujours resté dans la famille depuis et fût restauré en 1868 par Eugène l’Huillier, époux de Berthe de Rémond. Leur production d’Armagnac est prolifique et leur attachement au patrimoine culturel du Gers est entier. Au détour d’une promenade (buissonnière), le chai se visite sur rendez-vous.
32460 Le Houga
Adresse utile : Comité départemental du tourisme Destination Gers
3, boulevard Roquelaure
32002 Auch
Tél. : 05 62 05 95 95
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