Le numéro 296 du magazine VMF, sorti en kiosque le 2 mars 2021, vous emmène à la découverte des plus beaux jardins de France. Vous souhaitez en découvrir davantage ? PAJ vous propose une promenade exclusive au cœur de huit jardins d’inspiration médiévale.
1 – Le jardin du prieuré Notre-Dame-d’Orsan (Cher)
Direction le Berry, à la découverte d’un jardin médiéval bien ancré dans son histoire. Une histoire qui commence en 1107, quand Robert d’Arbrissel, fondateur de l’abbaye de Fontevraud, décide de bâtir un prieuré dédié à la Vierge sur les terres d’Orsan. Malheureusement, le temps n’épargne pas l’édifice et de nombreuses parties sont détruites au XIXe siècle. Quand, en 1993, les architectes Sonia Lesot et Patrice Taravella décident de restaurer le prieuré, ils choisissent de rendre hommage à l’ancien cloître en élaborant un grand jardin à son emplacement d’origine : potager labyrinthe, carrés de vignes et potager aromatique se déploient au cœur du site médiéval. L’agencement des plessis, des claies et des tonnelles dessine un parcours précis, invitant celui qui s’y promène à suivre un ordre de balade. Un véritable havre de paix rappelant le calme et la méditation de l’édifice d’antan.
Jardin du prieuré Notre-Dame-d’Orsan, Lieu-dit Orsan, 18170 Maisonnais
2 – Le jardin monastique de l’abbaye d’Eschau (Bas-Rhin)
L’abbaye d’Eschau, fondée en 772, se situe à quelques kilomètres de Strasbourg. Elle fût, du VIIIe au XVIe siècle, le siège d’une communauté de Bénédictines. S’il n’en reste aujourd’hui qu’une église abbatiale, les moniales qui occupaient le site ont laissé derrière elles un jardin de plantes médicinales qui a subsisté jusqu’au XVIIIe siècle. Les plantes et herbes cultivées servaient à la préparation d’onguents et de médicaments destinés à guérir les malades de l’abbaye, les pèlerins de passage et les sœurs elles-mêmes. En 1987, la commune d’Eschau décide de restituer le jardin médiéval de l’abbaye, reprenant la disposition monastique ancienne des parterres en rectangles ou carrés. Les plantes médicinales sont à l’honneur : thym, hysope, sarriette ou encore sauge et framboisier, dont la forte concentration en tanin protège des microbes. Sans oublier les roses anciennes et roses trémières… Une promenade didactique qui allie histoire et botanique.
Jardin monastique de plantes médicinales d’Eschau, 13, rue des Roses, 67114 Eschau
3 – Les jardins de l’abbaye de Thiron-Gardais (Eure-et-Loir)
De la prestigieuse abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, où fut fondé l’ordre éponyme, il ne reste plus grand-chose. En grande partie détruite par un incendie au XVIIIe siècle, l’aile ouest s’est ensuite effondrée en 1802. Aujourd’hui, seule la longue nef romane et la grange aux dimes subsistent. Mais depuis une vingtaine d’années, le parc entourant le domaine renait de ses cendres : les 4 hectares qui le composent ont été réaménagés, au début des années 2000, en plusieurs jardins d’inspiration médiévale. Organisés en un parcours ludique et didactique, les jardins proposent de faire découvrir aux promeneurs et touristes le mode de vie des moines bénédictins qui vivaient là au XIIe siècle et l’évolution de l’abbaye de siècles en siècles. Une promenade guidée à travers la roseraie, les planches d’aromatiques médicinales, l’ancien vivier à poissons et la terrasse fruitière qui fera le bonheur des enfants et l’érudition des plus grands.
Jardins de l’abbaye, 18, rue de l’Abbaye, 28480 Thiron-Gardais
4 – Le jardin de la Commanderie d’Arville (Loir-et-Cher)
La Commanderie d’Arville est un édifice fondé au XIIe siècle par les Templiers, qui y vécurent durant deux siècles une vie rythmée par le travail des champs, l’entraînement aux armes et la prière. Le jardin de la Commanderie, divisé en carrés comme le veut la tradition médiévale, propose à celui qui s’y promène aujourd’hui un ensemble varié de plantes : médicinales, potagères, des plantes des champs (oseilles, coquelicots…) mais aussi des plantes utilitaires comme l’ortie dioïque, qui sert à la production de colorant vert, ou encore le lin bleu, qui permet la fabrication du textile éponyme. Se voulant plus didactique qu’historique, le jardin de la Commanderie d’Arville propose un véritable parcours d’éveil à la culture végétale.
Jardin de la Commanderie d’Arville, 1 allée de la Commanderie, 41170 Couëtron-au-Perche
5 – Le jardin médiéval de Sainte-Agnès (Alpes-Maritimes)
Dépaysement garanti à Sainte-Agnès, une petite ville à flanc de rocher située dans les hauteurs des Alpes-Maritimes. Après avoir longuement été un site militaire marquant la frontière franco-italienne, la commune est aujourd’hui labelisée « plus beau village de France ». C’est dans ce cadre idyllique à 800 mètres d’altitude que se niche le jardin médiéval, au pied des vestiges de l’ancien château fort de la cité. Au Moyen Âge, il était bien souvent compliqué et dangereux de se risquer hors de l’enceinte fortifiée : les habitants du bourg avaient donc l’habitude de se réunir au jardin, où les cultures et plantations assuraient leur autonomie. Aussi exigu que charmant, le jardin de Sainte-Agnès est réparti sur plusieurs niveaux et présente une grande diversité de plantes potagères, médicinales, aromatiques et ornementales. Un site hors du temps qui promet une promenade authentique et une vue imprenable sur la Méditerranée.
Jardin médiéval de Sainte-Agnès, 06500 Sainte-Agnès
6 – Le jardin de plantes médicinales de l’abbaye de Daoulas (Finistère)
Rendez-vous dans le Finistère pour découvrir un lieu hors du temps : l’abbaye de Daoulas, ancienne abbaye de l’ordre de Saint-Augustin, date du XIIe siècle. Elle appartient aujourd’hui au conseil régional du Finistère, qui y a reconstitué un jardin médiéval de plantes médicinales à partir de documents religieux. Son originalité ? Des pharmacopées végétales qui viennent du monde entier, perpétuant ainsi la logique de l’herbularium médiéval. Dans le carré consacré à l’Australie, on trouve par exemple un arbuste particulier : le Melaleuca Alternifolia, un arbre à thé qui permet d’éviter les infections suite à une blessure et que l’on utilise encore aujourd’hui en cosmétique. En se promenant dans les allées, on rencontre également le ciste ladanifère, une plante d’origine méditerranéenne aux vertus multiples – cicatrisante, anti-infectieuse et antihémorragique. Fort de son exotisme, le jardin médiéval de l’abbaye de Daoulas a été élu jardin remarquable en 2013.
Jardin de plantes médicinales de l’abbaye de Daoulas, 21, rue de l’Église, 29460 Daoulas
À retrouver également dans le magazine VMF n° 290, spécial Jardins, mars 2020, page 34.
7 – Le jardin de l’Œuvre Notre-Dame à Strasbourg (Bas-rhin)
En plein centre de Strasbourg se cache le jardin de l’Œuvre Notre-Dame. Caché entre la maison de l’Œuvre, construite en 1347, et l’ancienne hôtellerie du Cerf, ce jardinet reconstitué s’inspire de la littérature médiévale dans laquelle l’âme est un jardin et l’Homme, le jardinier de Dieu. Imaginé par le conservateur Hans Haug en 1931 et restauré dans les années 1990, il comporte en son centre neuf modules rectangulaires regroupant plantes médicinales, ornementales et condimentaires. On y admire également la cuve baptismale romane de Bischoffsheim, datée de 1462, qui servait aux baptêmes par immersion. Si les végétaux présentés ici n’ont rien d’exotique, le cadre pittoresque et le musée de l’Œuvre en font un lieu de promenade de choix.
Jardin du musée de l’Œuvre Notre-Dame, 3, place du Château, 67070 Strasbourg
8 – Le jardin de la ferme seigneuriale de Bois-Richeux (Eure-et-Loir)
Bâtie sur la sépulture d’une druidesse prénommée Richeulde, la ferme seigneuriale de Bois-Richeux est l’une des plus anciennes fermes fortifiées de France : les terres étaient déjà cultivées par les Celtes. Les bâtiments actuels, eux, dateraient du XIIe siècle… En 1679, Madame de Maintenon fait l’acquisition de la ferme et la rattache à son domaine. Sa famille en reste propriétaire jusqu’au XIXe siècle. D’après les archives et documents anciens, il y a toujours eu un potager, un verger et une vigne à Bois-Richeux : un jardin d’origine médiéval que les propriétaires actuels se sont attachés à recréer. Leurs sources ? Le précieux capitulaire de Villis – un acte législatif carolingien – et le cartulaire de Notre-Dame de Chartres, qui retrace avec précision ce qui était cultivé en Beauce au XIIIe siècle. Carrés des simples, plantes aromatiques, verger ornemental… le plan des cultures répond parfaitement à celui des bâtiments du domaine, reliant les diverses parties entre elles et créant un itinéraire spirituel dans la symbolique médiévale.
Jardin médiéval de Bois-Richeux, 28130 Maintenon-Pierres
Pour découvrir l’intégralité de notre dossier Jardins, procurez-vous le magazine VMF n° 296 de mars 2021 ici.
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