À Lille, les tribulations de « la reine des citadelles » pour son classement à l’Unesco

Par Margaux Delanys

Date de publication : 28/04/2021

Temps de lecture : 3 minute(s)

Après la fermeture de son dossier de classement au patrimoine mondial de l’Unesco par la municipalité de Lille, la citadelle Vauban fait l’objet d’un regain d’intérêt. Les groupes d’opposition Lille Verte et Faire Respirer Lille se sont mobilisés pour relancer sa candidature, faisant appel au ministère de la Culture.

La citadelle lilloise, bâtie entre 1667 et 1673, est le premier grand ouvrage de défense de l’ingénieur et architecte de Louis XIV. Sébastien Le Prestre de Vauban en signe les plans après une commande du roi, passée lorsque Lille est prise aux Espagnols au mois d’août 1667. La citadelle devient la matrice de ses autres forteresses, dont douze sont aujourd’hui classées au patrimoine mondial de l’Unesco.

En 2012, la citadelle de Lille obtient son classement au titre des Monuments historiques, alors que le travail de protection sous l’égide de l’Unesco avait débuté en 2006, à l’initiative d’un réseau d’amateurs de l’œuvre de l’architecte. En novembre 2020, après 15 ans de travail, la maire de Lille, Martine Aubry, décide pourtant de retirer sa candidature.

La raison de son retrait ? Des conditions de classement jugées trop contraignantes pour le développement durable du chef-lieu de la région des Hauts-de-France.

Parmi ces conditions, figure notamment la création d’un espace de protection autour de la citadelle, jugé trop important. Une « zone tampon » qui aurait compromis des projets d’aménagement relatifs aux mobilités. Par ailleurs, la fortification aurait dû être accessible toute l’année, critère astreignant en raison de la présence militaire à l’intérieur du monument. Depuis 2005, la reine des citadelles abrite en effet le quartier général du Corps de réaction rapide-France, une structure de l’Otan.

Contre ces arguments, le mercredi 20 janvier dernier, le groupe d’opposition des Verts avait adressé un courrier au ministère de la Culture pour qu’il se saisisse du dossier. Leur demande est désormais entre les mains de la Ministre, chargée de l’examiner.

Si le projet d’inscription de la citadelle est accepté, son classement constituera une première pour l’Unesco : une candidature déposée par l’État, sans le soutien de la ville accueillant le monument. Toutefois, pour Alain Montferrand, le président de l’association Vauban, qu’une telle modalité de candidature aboutisse semble difficile à croire.

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