Le numéro 297 du magazine VMF, sorti en kiosque le 4 mai 2021, vous emmène dans les Bouches-du-Rhône et vous propose une promenade buissonnière composée de dix lieux inédits à explorer. Vous souhaitez en découvrir davantage ? La rédaction a sélectionné onze lieux supplémentaires pour sa promenade buissonnière « augmentée », exclusivement sur PAJ. Et prochainement sur notre site : deux articles consacrés à la bastide de Montfinal et aux mas provençaux.
1 – Pavillon de chasse du roi René
Bâti entre 1573 et 1583, l’ancien pavillon de chasse dit « du Roy René », ou pavillon des Quatre tours, trône au milieu du domaine de Valabre, à Gardanne. C’est le seul vestige de cette époque, la bastide qui l’accompagnait ayant été détruite en 1683 sur ordre de Pierre de Guydan, qui fit édifier un château à cet emplacement. Si son nom prête à confusion, falsifié par les histoires populaires, le pavillon de chasse n’a pourtant jamais appartenu au roi René, ce dernier ayant vécu presque cent ans auparavant ! La bâtisse aux quatre tours appartient aujourd’hui à la ville et ses lourdes portes s’ouvrent à la visite chaque année, lors des Journées du patrimoine.
9003, chemin départemental 7 13120 Gardanne
2 – Château de Tarascon
Aujourd’hui moins visité que ses voisines Arles et Avignon, Tarascon était pourtant un point de passage important du XIIe siècle à la fin de l’époque moderne : haut lieu de navigation grâce à la proximité du Rhône, la ville avait ses consuls, battait monnaie et définissait ses lois et ses impôts de façon autonome. De cette époque prospère subsiste le château de Tarascon, symbole de la puissance économique de la cité, que Louis II d’Anjou a entièrement réédifié en 1400. Extrêmement bien conservé, le plus bel édifice féodal du département offre également un panorama unique sur la ville et les Alpilles.
5, boulevard du Roi-René 13150 Tarascon
3 – Savonnerie Rampal Latour
La fabrication du savon de Marseille est un savoir-faire précieusement entretenu dans la région. Composé à 72 % d’huile d’olive, le savon de Marseille est également reconnu pour ses vertus antiseptiques grâce à son pH allant de 8 à 10. Rampal Latour est l’une des plus anciennes savonneries de France. Depuis sa fondation à Salon-de-Provence par Pierre Rampal, maître savonnier, le processus de fabrication y est toujours resté le même : le savon est cuit à haute température dans des chaudrons avant d’être moulé puis séché pendant deux jours à l’air libre. La savonnerie historique, située au cœur de Salon, accueille les visiteurs curieux de percer les secrets de cet artisanat.
71, rue Félix-Pyat 13300 Salon-de-Provence
4 – Luma Arles
La Fondation Luma a été créée par Maja Hoffmann en 2004. Son objectif : questionner les cultures et les identités, les liens entre l’art, l’environnement et la recherche en produisant, soutenant et finançant des projets artistiques visant à approfondir ces thèmes. En 2013, la fondation a lancé Lumas Arles, un campus créatif dont le but est de mettre en relation différents artistes, créateurs et scientifiques de la région. La pièce maîtresse du campus est sans nul doute la tour Luma, conçue par l’architecte Frank Gehry au cœur d’un parc aménagé par le paysagiste belge Bas Smets. Un haut lieu de l’architecture visant à favoriser la création contemporaine.
Parc des Ateliers 33, avenue Victor-Hugo 13200 Arles
5 – Cinéma Eden-Théâtre
En 1895, Auguste et Louis Lumière inventent le cinématographe grâce à un procédé technique de leur découverte : ils perforent la pellicule et font défiler cette dernière dans une machine à enclenchement automatique, permettant ainsi aux images de se dérouler de façon autonome. Leur première réalisation, L’entrée du train en gare de La Ciotat, un film durant seulement quelques minutes, est projeté cette même année au sein de l’Eden-Théâtre : une véritable révolution pour l’industrie ! Considéré comme le plus ancien cinéma au monde et récemment rénové, l’Eden est toujours en activité et propose, en plus de sa programmation classique, des visites touristiques et des projections documentaires sur l’histoire de la famille Lumière.
25, boulevard Georges-Clemenceau 13600 La Ciotat
6 – Pont Flavien
Le pont Flavien est l’un des plus anciens de France : il aurait été édifié sous le règne de l’empereur Auguste et financé par Flavius, un riche citoyen romain. Il enjambe la Touloubre sur la route qui mène de Marseille à Arles par la rive nord de l’étang de Berre, s’inscrivant ainsi dans le prolongement de la via Aurelia, une antique voie romaine. Composé d’une arche en plein cintre et de deux portes, le pont, qui était encore emprunté par des voitures au XXe siècle, sert aujourd’hui uniquement aux piétons, faisant la curiosité des promeneurs.
13250 Saint-Chamas
7 – Monastère Saint-Paul de Mausole
Reconstruit au XIIe siècle par une communauté de chanoines sur les fondations d’un ensemble d’églises, le monastère Saint-Paul de Mausole a connu une existence mouvementée. Sécularisé en 1481, il accueille des Franciscains jusqu’à la Révolution, avant d’être vendu comme bien national. Il est ensuite racheté à l’aube du XIXe siècle par un médecin qui le transforme en maison de santé dont il confie la gestion à la congrégation des sœurs de Saint-Joseph. Vincent Van Gogh y reçoit notamment des soins psychiatriques de 1889 à 1890, consolidant la renommée de l’établissement et assurant sa postérité. Aujourd’hui encore, le monastère fait office de clinique et l’art-thérapie est au cœur du programme de soins. En plus du charmant cloître roman ouvert à la visite, un centre culturel s’est installé dans l’enceinte de l’édifice, témoignant de la volonté de garder un lien fort entre les patients, l’art et les visiteurs.
2, voie communale des Carrières 13210 Saint-Rémy-de-Provence
8 – Chapelle Saint-Sixte
La chapelle romane Saint-Sixte, entourée de cyprès et d’amandiers, est l’une des images les plus connues de la Provence. Source d’inspiration pour de nombreux peintres, la chapelle est construite au XIIe siècle à l’emplacement d’un ancien temple païen. Elle tient son nom du pape Sixte II, contemporain de saint Laurent, patron d’Eygalières. Si l’abside et l’arc triomphal sont d’origine, de nombreux remaniements ont affecté l’édifice : en 1629, alors que la région est touchée par une lourde épidémie de peste, la chapelle se transforme en infirmerie. Elle se voit alors ajouter un porche qui servait de poste de garde et de sas entre l’espace extérieur et l’intérieur, contaminé. Chaque année à Pâques, on y vient en pèlerinage, ravivant la mémoire de saint Laurent dans un cadre idyllique invitant à la méditation et au recueillement.
13810 Eygalières
9 – Route Cézanne
La route Cézanne relie Aix-en-Provence au village du Tholonet. Longue de 4,6 kilomètres, elle offre un panorama sans égal sur la montagne Sainte-Victoire, traversant les paysages où s’amusaient Paul Cézanne et son ami Émile Zola – ces mêmes paysages qui ne cesseront de réapparaître dans les œuvres du maître impressionniste. Classée par André Malraux en 1959, la route, aussi appelée petite route du Tholonet, fait aujourd’hui partie intégrante de la départementale 17 mais redevient piétonne chaque année à l’occasion des Journées du patrimoine. L’occasion pour les touristes comme pour les locaux de redécouvrir la nature ayant tant inspiré le peintre aixois.
D17, 13100 Le Tholonet
10 – Villa La Palestine à Marseille
C’est une étonnante architecture qu’offre la villa La Palestine. Folie de style néomauresque, elle a été bâtie au début du XXe siècle pour un opulent maître tailleur amoureux de l’Orient. L’entreprise de maçonnerie Olive Frères a construit la demeure sur le modèle d’une maquette que le commanditaire avait admirée lors de l’Exposition universelle de 1900. Ici, tous les codes des fastueuses villas orientales sont employés : tour-minaret, arcs outrepassés, motifs décoratifs en relief, carreaux de faïence et rocailles ornent les façades et le jardin de la demeure. Bien que classé au titre des Monuments historiques depuis 1993, la villa n’a plus ouvert ses portes au public depuis 1991, l’affluence étant trop importante pour les propriétaires. Les curieux peuvent cependant admirer la majestueuse demeure depuis la plage de l’Estaque.
126, plage de l’Estaque 13016 Marseille
11 – Le domaine viticole de Vignelaure
À 35 kilomètres d’Aix-en-Provence, sur la commune de Rians, le château Vignelaure trône au milieu d’une nature sauvage. Son vignoble de 55 hectares est reconnu pour sa production de vins rouges et son élaboration de vins blancs et rosés équilibrés. Surnommé « vignoble de la source sacrée », il est l’un des joyaux des vins d’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence, voisin du renommé château Revelette. Sa cave, ouverte au public, accueille une galerie d’art contemporain, initiative de son premier propriétaire, George Brunet.
Route de Jouques 83560 Rians
12 – L’abbaye du Thoronet
Édifiée entre 1160 et 1230, l’abbaye du Thoronet est, aux côtés de Sénanque et Silvacane, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence. Chef-d’œuvre d’unité, elle fait l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques en 1840. L’acoustique unique du lieu et la sobriété de ses volumes, ordonnés par l’organisation de la vie communautaire, inspirèrent des architectes tels que Le Corbusier qui, en 1953, se serait écrié : « À l’heure du béton brut, bénie, bienvenue et saluée soit, au cours de la route, une telle admirable rencontre. »
Quai de l’Abbaye 83340 Le Thoronet
13 – L’aqueduc de l’Horloge
S’élevant au-dessus du village de Saint-Chamas, cet aqueduc a vu le jour suite à l’effondrement du tunnel de la Goule. Sa construction en 1868 a su réunir les deux principaux quartiers du village, séparés par la catastrophe. Vu d’en bas, l’horloge apparait, surplombant majestueusement le village. Une fois sur les hauteurs, une splendide vue s’offre aux promeneurs : le village provençal, son port de pêche, l’étang de Berre et les grottes troglodytes !
Avenue Pasteur 13250 Saint-Chamas
14 – La maison familiale de Marcel Pagnol
C’est dans cette maison bourgeoise d’Aubagne que nait, le 28 février 1895, le romancier, dramaturge et cinéaste Marcel Pagnol. Le rez-de-chaussée de la demeure de l’auteur a été transformé en musée, à la gloire de son enfance. Trois espaces scénographiés présentent aux visiteurs une reconstitution de l’appartement de la famille Pagnol (mobilier et objets d’époque), un espace d’exposition et une salle de projection.
16, cours Barthélémy 13400 Aubagne
15 – Le château d’If
Au large des côtes marseillaises se dresse, face au Mistral, le château d’If. Bâtie dans l’archipel du Frioul, sur un rocher qui lui donna son nom, cette forteresse est édifiée sous les ordres de François Ier, entre 1527 et 1529. Elle devait protéger la ville d’une invasion, tout en couvrant le mouillage et les sorties des galères royales. De la forteresse, on retient surtout sa fonction carcérale. Geôle du comte de Mirabeau, figure de la révolution française, la prison est aussi le lieu mythique du Comte de Monte-Cristo. Le château d’If retient pendant quatorze ans le personnage d’Alexandre Dumas, Edmond Dantès.
Quai de la Fraternité 13001 Marseille
16 – Le 15, cours Joseph-Thierry, par Sénès et Lafon
Cet immeuble de style Art déco de 1929, signé des architectes Sénès et Lafon, révèle une richesse ornementale inattendue. Hormis quelques motifs sur les ferronneries des balconnets, la façade en pierre semble presque nue. Pourtant, la porte d’entrée aux multiples ornements invite le passant à s’arrêter. Le hall d’entrée est émaillé de mosaïques aux tons chauds et une triple verrière contemporaine aborde les thèmes-phares des années 1920-1930, de la navigation à l’aviation, en passant par l’automobile. Si l’immeuble est une résidence privée, elle accueille également des cabinets médicaux.
15, cours Joseph-Thierry 13000 Marseille
17 – L’hôtel du Département
Conçue par William Aslop, cette audacieuse structure accueille le Conseil général des Bouches-du-Rhône. Une prouesse architecturale et technique majeure de la cité phocéenne, dont le style post-moderne lui valut d’être le lauréat du concours international d’architecture. Il a pourtant fait polémique lors de sa construction, surprenant par sa taille et ses rideaux, couleur bleu outremer. Cette prégnance de l’azur lui vaut ainsi le surnom de « vaisseau bleu ».
52, avenue de Saint-Just 13004 Marseille
18 – La cité médiévale de Trets
Située dans la haute vallée de l’Arc, la cité médiévale provençale de Trets est encerclée de remparts qui dissimulent de petites rues et jardins secrets. Entourée de la célèbre montagne Sainte-Victoire et du mont Aurélien, cette ville de près de 10 000 habitants a su conserver son bâti historique. Ses couvents, son château seigneurial et ses deux tours-portes carrés, l’église Notre-Dame-de-Nazareth et la chapelle Saint-Jean-du-Puy sont des sentinelles de son passé médiéval. Tout au long de l’année, une centaine d’associations œuvrent pour perpétuer les nombreuses traditions provençales comme la Saint-Jean ou la Saint-Éloi.
13530 Trets
19 – La bastide de Montfinal
Patrimoine de la commune de la Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône, la bastide de Montfinal a été érigé en 1741, selon la date mentionnée sur son cadran solaire. La propriété est riche de ses toiles peintes, ses meubles d’encoignures et de ses alcôves et d’un vaste jardin. Face à l’entrée, une fontaine de pierre, surmontée d’une flamme, alimente une vasque à godrons. Les vases sculptés de l’extérieur et les murs de soutènement forment, avec le pigeonnier et les bassins, un ensemble protégé.
740, route de Calas 13320 Bouc-Bel-Air
20 – Chapelle Notre-Dame-du-Château d’Allauch
Aussi nommée Notre-Dame-de-Belvézer, ou de Beauvoir, la chapelle Notre-Dame-du-Château fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments historiques depuis décembre 1984. Ayant perdu son rang de paroisse en 1595, elle est toutefois restée l’un des joyaux du patrimoine allaudien. Lieu de pèlerinage, son intérieur mérite de s’y arrêter. Un nombre important d’ex-voto tapisse les murs de la chapelle et retrace, à l’image d’une bande dessinée, l’histoire de la commune et de ses visiteurs.
Chemin de Garlaban 13190 Allauch
21 – Le musée du tissu provençal de Souleïado
Sur la commune de Tarascon, une ancienne manufacture d’étoffes accueille le fascinant musée Souleiado. Devenu un hôtel particulier en 1806, le musée du tissu provençal lui rend, 182 ans plus tard, ses origines industrieuses. La visite des salles nous plonge dans l’histoire de la Provence et de la tradition de fabrication des « indiennes », étoffes peintes ou imprimées produites en Europe entre le XVIIe et le XIXe siècle. Dans la « cuisine aux couleurs » de la fabrique, on extrayait le jaune du tournesol ou du genêt comme le rouge de la cochenille et de la garance que l’on retrouve sur les pièces des costumes provençaux exposés au musée.
39, rue Charles-Deméry 13150 Tarascon
Adresse utile : Provence tourisme
13, rue Roux-de-Brignoles
13006 Marseille
Tél. : 04 91 13 84 13
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