Une cure de jouvence pour la buvette Cachat

Par Margaux Delanys

Date de publication : 21/06/2021

Temps de lecture : 3 minute(s)

Les travaux de restauration ont commencé à la buvette Cachat, emblème de la grande époque curiste d’Évian-les-Bains (74). Fragilisé par le temps, le pavillon de bois et de verre devrait rouvrir dans trois ans et redevenir ce haut lieu de sociabilité d’antan.

La buvette Cachat, établissement thermal, voit le jour en 1905, lorsque la Société des eaux minérales de la ville agrandit l’établissement des bains. Tout en courbes et contre-courbes, elle est un chef-d’œuvre Art nouveau de l’architecte Albert Hébrard, qui imagine un grand hall à la charpente couverte de tuiles vernissées et ajourée de vitraux fleuris. Au centre, majestueuse, trône l’Apothéose de la source Cachat, une statue de nymphe du sculpteur Charles Beylard. Autour d’elle, dès 1910, la précieuse eau coule des fontaines de la buvette où les curistes viennent se désaltérer, lire et échanger sous la coupole de bois.

Après la Seconde Guerre mondiale, la buvette perd sa fonction originelle et se voit partiellement transformée en bureau pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian. Bien qu’inscrite au titre des Monuments historiques en 1986, le temps a joué contre le joyau de cette ville d’eau. La charpente en bois de petites sections, œuvre d’une grande maîtrise des compagnons, est fragilisée, les ornements se sont érodés.

Avec le concours de la Fondation du patrimoine, la ville d’Évian lance, en novembre 2020, des travaux de restauration. Après avoir sécurisé les éléments instables de l’édifice comme les vitraux, un imposant échafaudage occupe désormais l’intérieur et les façades de la buvette. Des entreprises spécialisées dans la restauration du patrimoine sont chargées de restituer la myriade d’ornements de la buvette et de remplacer certains éléments plus fondamentaux de sa structure. Le grand promenoir, détruit dans les années 1950 au cours d’un incendie, sera également reconstruit.

L’établissement thermal sera restauré dans son ensemble. Le coût global des travaux, comprenant la remise en eau des fontaines, avoisine les 7 millions d’euros. La région, le département et la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes en sont les principaux contributeurs. 825 000 euros de subvention complémentaire ont été octroyés par le ministère de la Culture ; de quoi donner une nouvelle jeunesse à celle que les Évianais surnomment « la vieille dame ».

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