Le Paris côté jardin d’Alain Baraton

Par Margaux Delanys

Date de publication : 22/07/2021

Temps de lecture : 3 minute(s)

Jardinier en chef du grand parc de Versailles, Alain Baraton est aussi écrivain, chroniqueur radio et télé. Habiter « l’un des plus beaux jardins du monde » ne l’a pas rendu aveugle aux plus modestes : dans Mes jardins de Paris, il offre une promenade (exhaustive) à travers les espaces verts de la capitale.

Le hasard fait bien les choses pour Mes jardins de Paris. Sorti aux éditions Grasset lors du déconfinement, il est réédité, en format poche, au retour des beaux jours. Ce nouveau format en fait le guide idéal pour une appréhension sensible et personnelle des jardins parisiens.

Pourquoi ce square a-t-il été préservé et cet autre rasé ? Pourquoi lui a-t-on donné ce nom ? Des questions auxquelles l’auteur a cherché à répondre, truffant son récit d’anecdotes et de touches d’humour. « Tel est mon quotidien, pas une journée sans répondre à une interrogation sur la chute prématurée des feuilles, la santé d’un géranium ou l’histoire d’un jardin » écrit Alain Baraton avec une douce ironie.

« Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut. »

C’est avec cette phrase de Cicéron adressée à Varron que ce grand jardinier a choisi d’achever son conte. Son organisation ? Ni géographique, ni alphabétique, mais thématique : les quelque 150 jardins inventoriés suivent des motifs littéraires, historiques ou amoureux.

Brassens, Gainsbourg, Sarah Bernard, Tino Rossi… À Paris, tous ont leur jardin. Si les courtes biographies manquent parfois d’intérêt, l’auteur construit subtilement ses portraits de jardin, alliant l’histoire politique et sociale avec celle de la botanique. Les belles lettres ne sont pas en reste et les allées du square des poètes, situé dans le XVIe arrondissement, sont parsemées de vers. Les plaques gravées sont habilement retranscrites, laissant au lecteur le choix de continuer la promenade.

Des jardins féministes !

S’il est des havres horticoles dédiés aux artistes et aux arts, l’engagement politique tient aussi une place de choix dans les jardins parisiens. Anne Frank, Martin Luther King, jardins des résistants, jusqu’aux jardins partagés qui disparaissent peu à peu.

Originalité de l’ouvrage, un chapitre est consacré aux jardins féministes. Suzanne-Lenglen, Louise-Michel, Claire-Motte… Alain Baraton a voulu « mettre à l’honneur toutes ces femmes exemplaires, comme le sergent Aurélie-Salel, femme pompier morte au feu (à Livry-Gagnan en Seine-Saint-Denis en 2015, NDLR) ».

Voyage dans la capitale, Mes jardins de Paris sont aussi l’occasion de découvrir les promenades du dimanche matin de Alain Baraton et ses nombreuses sources d’émerveillement. Du « désespoir des singes », dans le square Antoine-Blondin, au plus haut platane de Paris, dans le parc de l’Élysée : tous les goûts sont au jardin !

Mes jardins de Paris, Alain Baraton, Mon poche, 371 pages, 8,90 €

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