Plein les yeux #7 : le jardin Massey

Par Isabella Loconte

Date de publication : 23/07/2021

Temps de lecture : 4 minute(s)

Afin de pouvoir continuer à vous émerveiller et à vous cultiver où que vous soyez, VMF et PAJ vous proposent des visites virtuelles de lieux d’exception. Le patrimoine vient à vous !

Le jardin Massey est sans doute l’un des joyaux de Tarbes. Ce parc paysager, classé au titre des Monuments historiques et doté du label « Jardin remarquable », constitue l’une des principales attractions touristiques de la ville, aussi bien qu’un lieu affectionné par ses habitants. Ce lieu de prédilection des promeneurs est à la fois un éden botanique (où cohabitent, entre autres, ginkgos biloba, ormes de Sibérie, séquoias et savonniers), et un oasis urbain où de nombreuses espèces ont élu domicile, notamment les magnifiques paons qui contribuent au charme du jardin, ou encore les colorés canards mandarins, palombes, poules d’eau et écureuils.

Les Tarbais doivent ce havre de paix situé en plein centre-ville au botaniste Placide Massey. La brillante carrière de ce dernier, directeur du potager de l’orangerie, des parcs de Versailles er du Trianon, de Sèvres, de Saint-Cloud et des pépinières du Trianon, l’amène à vivre à Versailles de 1819 à 1850. Néanmoins, l’illustre botaniste n’oublie pas sa ville natale. En 1825, il y acquiert des terrains pour la construction une demeure privée. Ensuite, peu à peu, il achète 11 hectares supplémentaires de prairies et domaines agricoles, ayant pour projet d’y créer un arboretum : un jardin de conservation d’espèces rares, autant qu’un jardin d’acclimatation d’essences exotiques. L’aménagement du parc est tracé par Massey en 1850, sur le principe des jardins d’agrément à l’anglaise.

En 1850, Massey confie à l’architecte tarbais Jean-Jacques Latour la construction de sa demeure, qu’il imagine dotée d’une grande salle d’étude, d’un jardin d’hiver et d’une haute tour pour observer les Pyrénées. Le projet n’étant pas achevé à la mort de Massey, en 1853, les travaux sont interrompus. Ce dernier ayant décidé de léguer le jardin et une partie de ses propriétés à sa ville natale, c’est la municipalité qui termine les travaux en 1862. Le projet du jardin d’hiver est abandonné au profit d’un élargissement du corps de la demeure, la tour est rehaussée et son style modifié par des jeux de briques caractéristiques du courant orientaliste.

La serre qui se trouve à l’ouest du jardin, appelée aussi l’orangerie, est construite par la ville en 1883. Aujourd’hui, elle est fermée au public : sa belle architecture de fer et de verre, de style Napoléon III, nécessite d’importants travaux de restauration. La mairie de Tarbes, épaulée par la Fondation du patrimoine, a lancé en 2020 une campagne de mécénat participatif. Le début des travaux est prévu pour 2022. À l’issue de la restauration, l’orangerie deviendra un bâtiment réservé à l’usage des jardiniers, mais il sera ouvert au public à l’occasion de visites botaniques ou lors des Journées européennes du patrimoine.

N’attendez plus pour découvrir le parc, le musée Massey et la villa Fould. Où que vous soyez, vous pourrez apprécier ce riche jardin, ses statues, ou encore les vestiges de l’ancien cloître de l’abbaye Saint-Sever-de-Rustan.

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