Plein les yeux #10 : la villa Ephrussi de Rothschild

Par Diane Mendoza

Date de publication : 17/09/2021

Temps de lecture : 3 minute(s)

Afin de pouvoir continuer à vous émerveiller et à vous cultiver où que vous soyez, VMF et PAJ vous proposent des visites virtuelles de lieux d’exception. Le patrimoine vient à vous !

En véritable passionnée d’architecture et d’art, Béatrice Ephrussi, née de Rothschild, fait construire la villa de ses rêves en 1905 sur la presqu’île du Cap-Ferrat. Elle laisse libre court à sa créativité et nous lègue, aujourd’hui, une ode à l’art et à la beauté.

À la Belle Époque, la haute société européenne découvre la Riviera. Le développement des transports tels que le chemin de fer contribue à la popularité de la Côte d’Azur. La baronne Béatrice ne reste pas insensible à ce cadre idyllique. Elle acquiert 57 hectares dans la région, rejoignant alors la liste des milliardaires qui ont façonné le paysage de Nice. L’aménagement de ce domaine entraîne des modifications spectaculaires dans un environnement hostile balayé par les vents. En effet, ce terrain formant un creux, il sera d’abord nécessaire de le raser entièrement et d’entreprendre des travaux considérables de terrassement pour obtenir une plateforme.

À travers la visite virtuelle que nous vous proposons, le promeneur se déplace sur ce domaine comme sur la poupe d’un bateau. Aussi connue sous le nom de villa « Ile de France », l’ensemble du domaine a la forme d’un bateau. Ce sommet tourné vers la Méditerranée offre une vue prestigieuse sur la mer et les communes voisines du cap Ferrat. Obligeant ses jardiniers à porter un béret de marine, la baronne pouvait ainsi s’imaginer être à bord d’un bateau à vapeur.

Au total, neuf jardins entourent la villa sur quatre hectares, dont quatre ont été ajoutés après la mort de la baronne. Chacun d’eux a un thème, le plus souvent témoignant de ses voyages. Le jardin exotique, par exemple, présente des plantes rares.

Cette villa palazzino est un travail architectural colossal tirant notamment son inspiration de la Renaissance italienne. Lombardie, Venise, Florence : les références se mêlent. Les voûtes du rez-de-chaussée dans le patio, par exemple, ont été décoré par un motif du XVe siècle, dessiné par Bramante, que madame avait choisi à Sainte-Marie-des-Grâces à Milan.

Dans le processus de construction beaucoup de maquettes grandeur nature ont été réalisées. La baronne a aussi longuement hésité sur l’architecte, avant d’opter pour Nicolas-Aaron Messiah, un architecte local.

Madame Éphrussi a rassemblé de nombreuses pièces d’art. La visite virtuelle de la villa permet ainsi de découvrir plusieurs porcelaines de Sèvres, des tableaux de Jean-Frédéric Schall et des boiseries rachetées à l’hôtel de Crillon. Des plaintes au plafond, cette villa a été réalisée dans l’attention du détail.

Partager sur :