Plein les yeux #16 : le château de Kerjean

Par Diane Mendoza

Date de publication : 13/12/2021

Temps de lecture : 3 minute(s)

Afin de pouvoir continuer à vous émerveiller et à vous cultiver où que vous soyez, VMF et PAJ vous proposent des visites virtuelles de lieux d’exception. Le patrimoine vient à vous !

Situé à Saint-Vougay, dans le Finistère, le château de Kerjean a été érigé entre 1566 et 1595. Construit à la place d’un ancien manoir alors en ruine, son style est fortement influencé par les architectes italiens.

En 1536, Jean Barbier obtient du roi François Ier l’autorisation de reconstruire son manoir. Dans une région où, au XVIe siècle, l’agriculture et le commerce sont florissants – les cultures de céréales, de lin et la fabrication de toiles font rayonner la Bretagne dans toute l’Europe -, cette forteresse impressionnante démontre l’ascension sociale de la famille Barbier.

Mort en 1538, Jean Barbier laisse le soin à son fils Louis Barbier d’exécuter ses projets. La fortune considérable de son oncle Hamon Barbier, rentré dans les ordres, lui permet d’édifier le château actuel.

Un colombier de neuf mètres de diamètre est installé à l’entrée du domaine, ainsi que des poteaux de justice ; un mode d’organisation médiéval du système judiciaire qui confère au seigneur de Kerjean le pouvoir d’exercer la haute justice sur ses terres. Il pouvait ainsi prononcer les peines capitales, et notamment condamner à la pendaison.

Kerjean est un ensemble fortifié à double enceinte, ce qui confirme l’importante fonction défensive du lieu. Cette fortification de style Renaissance est de structure moderne, avec douves et bastions casematés pour l’artillerie lourde.

Quelque peu délaissé au XVIIe siècle, l’édifice retrouve son éclat avec les Coatanscour. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Suzanne Augustine de Coatanscour y reçoit la noblesse bretonne dans un cadre luxueux mais la Révolution française met un terme à son train de vie, lorsque la marquise est arrêtée et guillotinée à Brest.

En 1802, le château de Kerjean est vendu à la famille Brilhac, qui le démantèle et vend certains matériaux. Il est ensuite racheté en 1911 par l’État qui le classe au titre des Monuments historiques. Le domaine renait alors comme symbole de l’identité culturelle bretonne. Le mouvement du Bleun-Brug, association créée en 1905 pour défendre la langue et les traditions bretonnes, y organise notamment des festivités populaires.

Le château est actuellement géré par le département du Finistère et des visites guidées à thème y sont périodiquement organisées. Retrouvez, par exemple, du 20 décembre au 2 janvier 2022, « Les marquises se rebellent », une visite mettant en valeur les figures féminines.

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