C’est beau une ville la nuit #1 : le Majestic-Bastille

Par Aliénor Harzo

Date de publication : 04/01/2022

Temps de lecture : 2 minute(s)

Loin des sentiers battus, des traditionnelles et trop connues illuminations parisiennes, PAJ vous emmène à la découverte d’éclats plus subtils qui réchauffent ces longues et froides soirées d’hiver. Une balade au cœur de la nuit, « l’œil et l’esprit grands ouverts au vif de la ville » (Richard Bohringer, C’est beau une ville la nuit, 1988).

Premier arrêt, le Majestic-Bastille.

Dans les années 1930, avec l’avènement du cinéma parlant, les Parisiens voient s’ouvrir de nombreuses salles de quartiers parmi lesquelles le Royal-Passy en 1930, le Victor-Hugo Pathé en 1931, le Saint-Lambert et le Balzac en 1935, le Champollion en 1938… pour n’en citer que quelques-unes. Le 5 janvier 1934, au numéro 4 du boulevard Richard-Lenoir, dans le 11e arrondissement, on inaugure le Bastille-Palace. Au programme de ce cinéma qui se composait à l’origine d’une unique salle : films d’aventure et comédies musicales. De l’après-guerre à la fin des années 1980, grands succès hollywoodiens, westerns, films érotiques et films de kung-fu se succèdent. Une programmation des plus éclectiques. Abandonné le 1er décembre 1987, le Bastille-Palace est même classé X.

Aujourd’hui emblématique du quartier, la salle a résisté et rouvert ses portes en mai 1995, sous le nom de Majestic-Bastille. Le cinéma indépendant, classé art et essai, appartient depuis 2001 à la Maison Dulac Cinéma, qui a entrepris la rénovation de ce lieu mythique en 2007. Bien qu’enclavé, malheureusement, entre deux enseignes commerciales du meilleur goût, proposant une gastronomie des plus raffinées, on s’y attarde pour sa façade en béton, qu’il a conservé des années 1930, décorée de grands néons aux couleurs rouge, jaune et bleue. Si l’on passe sous son enseigne lumineuse annonçant « CINEMA MAJESTIC BASTILLE », l’on découvrira une programmation soignée et, dans l’une de ses deux salles, un écran panoramique de 11 mètres de long.

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