Notre-Dame : trois ans après

Par Jeanne de Torquat

Date de publication : 15/04/2022

Temps de lecture : 5 minute(s)

Il y a trois ans, Notre-Dame, le joyau architectural le plus visité d’Europe, magnifié par Victor Hugo, était en proie aux flammes. Un incendie qui a terriblement marqué les consciences. En restauration depuis 2019, sa réouverture n’est pas prévue avant 2024.

Le lundi 15 avril 2019, peu avant 19 heures, un incendie se déclare dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. La France, émue, assiste en direct à ce spectacle tragique et ne peut retenir ses larmes devant les flammes gigantesques qui emportent le symbole de la France chrétienne. Le feu débute dans la charpente avant de s’étendre rapidement dans le reste de l’édifice. Cette charpente, surnommée « la forêt », faite de 1 300 chênes, soit 21 hectares de forêt, est la plus vieille de Paris pour les parties de la nef et du transept.

Il n’est pas encore 20 heures quand la flèche s’effondre, provoquant l’écroulement de la voûte de la croisée du transept, d’une partie de celle du bras nord et d’une travée de la nef. Cette flèche, symbole de la grandeur de Notre-Dame de Paris, avait été édifiée au milieu du XIXe siècle, lors des travaux de restauration entrepris par Viollet-le-Duc. Au sommet de cette flèche, trônait un coq abritant trois trésors : un fragment de la Sainte Couronne, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. La flèche formait ainsi un « paratonnerre spirituel » protégeant les visiteurs.

Pour ses 500 tonnes de bois, 250 tonnes de plomb et 93 mètres de hauteur, plus d’une centaine de pompiers fut nécessaire pour lutter contre l’incendie. Et ce n’est qu’au petit matin qu’il fut possible d’annoncer que la structure de Notre-Dame était « sauvée et préservée dans sa globalité ».

L’émoi fut tel qu’une souscription populaire spontanée a récolté près d’un milliard d’euros en quelques jours. L’archevêque de Paris a également lancé un appel à tous les prêtres : « Vous pouvez faire sonner les cloches de vos églises. ». Et le président Emmanuel Macron lui-même annonçait vouloir reconstruire la cathédrale dans les plus brefs délais.

Le chantier titanesque a débuté, en avril 2019, par une phase de « sécurisation » de l’édifice. L’orgue, qui a été lourdement endommagé lors de l’incendie, et dont il a fallu enlever à la main les 8 000 tuyaux, a été confié à trois ateliers d’artisans différents, en Corrèze, dans l’Hérault et dans le Vaucluse. Lors des journées du Patrimoine, en septembre 2021, le général Georgelin, en charge de la restauration de l’édifice, a annoncé officiellement l’entrée dans la phase de restauration.

L’extraction des pierres qui permettront de reconstruire les voûtes détruites ou endommagées a débuté ce mercredi 13 avril, constituant une nouvelle étape clé du chantier de restauration. Les travaux de reconstruction du chœur ainsi que de la flèche édifiée par Viollet-le-Duc débuteront prochainement. Quant à la charpente de la nef, plus de 1 000 chênes ont été généreusement donnés par des particuliers et des propriétaires publics. Si les travaux ne sont pas totalement terminés en 2024, ils auront suffisamment avancé pour permettre l’accès au public ou la célébration de messes.

L’incendie qui a ravagé l’édifice le 15 avril 2019 n’était pas criminel, ont conclu les enquêteurs de la brigade criminelle de la PJ de Paris le 16 mars 2022… date de la sortie du saisissant long métrage de Jean-Jacques Annaud Notre-Dame brûle.

Depuis septembre 2020, la Crypte archéologique de l’île de la Cité accueille une exposition hommage qui retrace l’histoire de Notre-Dame de Paris au temps de Victor Hugo. Un bon moyen de comprendre l’histoire de cet édifice emblématique, et de patienter le temps de sa réouverture.

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