À Cabourg, sur les traces de Proust

Par Aliénor Harzo

Date de publication : 02/06/2022

Temps de lecture : 4 minute(s)

La villa du Temps retrouvé, espace muséal inauguré à Cabourg (Calvados) en 2021 et dédié à l’âge d’or de la côte normande à la Belle Époque, possède un nom évocateur qui fait écho au célèbre roman de Marcel Proust (1871-1922). Pour le centième anniversaire de la disparition de l’écrivain, le parcours d’exposition a été grandement renouvelé sous le commissariat de Jérôme Neutres.

La villa Bon Abri est une demeure balnéaire construite à Cabourg dans les années 1860 par la famille d’architectes Parent, au cœur du plan urbain en éventail qu’imagine l’architecte local Paul Leroux en 1853. Une vaste campagne de restauration et de réhabilitation des bâtiments, des jardins et des espaces intérieurs a débuté en juillet 2019, soutenue par la Fondation du patrimoine, la région Normandie et le département du Calvados.

La villa du Temps retrouvé, musée consacré à la Belle Époque et à la villégiature sur la côte fleurie, a ouvert en 2021 et accueilli la même année près de 30 000 visiteurs. « À travers un voyage dans l’œuvre d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, l’ambition est de rappeler l’incroyable période d’innovations que fut la Belle Époque, explique le maire de Cabourg Tristan Duval. Ce fut un changement de siècle porteur d’espoirs où l’on avait foi dans le progrès, qui fait écho avec aujourd’hui. » Le fil conducteur de cette nouvelle institution culturelle normande est donc l’illustre écrivain. Il passa sept étés à Cabourg, entre 1907 et 1914, et la cité balnéaire lui inspira celle, imaginaire, de Balbec.

Cette année, pour la deuxième saison, 350 œuvres et livres sont présentés. Sous le commissariat de Jérôme Neutres, 80 % du parcours d’exposition ont été renouvelés par rapport à l’année dernière. La villa du Temps retrouvé accueille des œuvres prêtées par divers musées ou issues de collections privées qui permettent de découvrir de nombreux artistes phares de la Belle Époque.

On retrouve notamment deux ensembles exceptionnels des créations de deux grands peintres : Paul-César Helleu (1857-1927) et Jean-Francis Auburtin (1866-1930). Plusieurs manuscrits de Marcel Proust sont exposés, ainsi que des objets personnels, et des figures majeures de la littérature à l’époque de l’écrivain sont évoquées dans l’exposition. En outre, une exposition temporaire, « Gustave Eiffel, le visionnaire », propose de découvrir cette personnalité incontournable de la Belle Époque au travers de quelques-uns de ses ouvrages majeurs et de ses participations aux expositions universelles de la fin du XIXe siècle.

Avec Proust comme guide, voyagez dans le temps pour découvrir et comprendre l’âge d’or de la côte fleurie à la Belle Époque ! « Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est. (Marcel Proust, La Prisonnière, 1923) »

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