À la découverte des Pouilles

Jusqu’au 28 septembre, l’Institut culturel italien (Paris 7^e arr.) présente l’exposition « Apulia, mystères des Pouilles entre terre, pierres et mer ». Loin des clichés du talon de la botte italienne (ses plages et sa gastronomie notamment), le parcours, surprenant, offre une autre vision de ce territoire si particulier.

Diego Marani, directeur de l’Institut culturel italien de Paris, et Francesca Marocchino, commissaire de l’exposition, proposent, avec l’appui des principaux musées des Pouilles, de découvrir les mystères de cette région du sud de l’Italie. L’âme de cette terre ancestrale chargée d’histoire nous est restituée à travers des œuvres jamais exposées en France et des monuments inconnus.

Oinochoe configuré avec une tête de femme. Les détails du visage et du cou sont mis en valuer par des surpeints rouges. © Musée archéologique national de Canosa di Puglia

Dans la région des Pouilles, l’art de la céramique atteint son apogée aux IV^e et III^e siècles avant J.-C. La première partie de l’exposition présente donc une vingtaine de pièces archéologiques exceptionnelles évoquant le passé antique du territoire, parmi lesquelles des vases à figures rouges issus, entre autres, de la célèbre collection Jatta de Ruvo di Puglia. Puis une installation vidéo nous invite à pénétrer dans des églises rupestres encore méconnues, dont les murs sont recouverts de fresques. Dans cette section de l’exposition dédiée au Moyen Âge, on découvre l’évolution architecturale de lieux de culte du VIII^e au XIII^e siècle dans différentes parties de la région. Les habitants des Pouilles n’ont cessé de creuser la roche et de bâtir.

Vue de l’intérieur de l’église rupestre de San Nicola de Mottola, dans la province de Tarente. Fresques des XI^e et XIV^e siècles.

Parmi ces chefs-d’œuvre médiévaux, aux formes et styles variés : églises rurales à coupoles alignées et cathédrales romanes. Une campagne photographique a d’ailleurs spécialement été lancée pour l’exposition. À l’extérieur, dans le jardin de l’institut, un maître parietaro – maître artisan de la construction de murs en pierre – a construit sur la pelouse un « mur à sec », à l’image des murs de pierres sèches serpentant entre les oliviers millénaires de la région des Pouilles, tandis que les sculptures de deux plasticiens contemporains, Francesco Schiavulli et Lino Sivilli, concluent le parcours.

Mosaïque du griffon, cathédrale de Bitonto, XI^e siècle siècle. © Photo Paolo Azzela

Cette exposition est également l’occasion de découvrir, au cœur du faubourg Saint-Germain, l’élégant hôtel Gallifet. L’édifice néoclassique fut bâti entre 1776 et 1792 par l’architecte Étienne-François Legrand. Quant à l’exécution des décors, elle fut confiée à Jean-Baptiste Boiston, sculpteur du prince de Condé. La demeure, acquise par le gouvernement italien en 1909, abrita successivement l’ambassade puis le consulat général d’Italie, avant de devenir, en 1962, le siège de l’Institut culturel italien. Une restauration entreprise dans les années 1990 a permis aux pièces d’apparat du rez-de-chaussée de retrouver leur faste. À la découverte des Pouilles, marchez dans les pas du père d’Eugène Delacroix ou dans ceux de Talleyrand, anciens résidents de l’hôtel Gallifet.

Statue en terre cuite représentant Vénus à coquille bivalves.

« Apulia, mystères des Pouilles entre terre, pierres et mer »
Du 5 juillet au 28 septembre 2022
Institut culturel italien
50, rue de Varenne, 75007 Paris
Tél. 01 85 14 62 50

Par Aliénor Harzo