Saint-Brieuc : l’éolien prend la mer

Par Sophie Guyard Journaliste
Temps de lecture : 3 minute(s)

Le futur parc éolien de la baie de Saint-Brieuc, prévu pour 2023, se situera au large du littoral breton. Un projet de plus de 2,5 milliards d’euros conduit par l’entreprise Ailes Marines, filiale de l’énergéticien espagnol Iberdrola.

La Bretagne est la deuxième région française de gisements de vents, ce qui en fait une des régions les plus prisées pour le développement éolien. Sur une période de dix ans, elle a déjà accueilli plus de 600 éoliennes terrestres d’une hauteur moyenne de 114 mètres. Ses mers n’échappent pas à ce déploiement. La ville de Saint-Brieuc, située au sud des côtes bretonnes, a pour projet de faire émerger de ses eaux un parc éolien d’une superficie de 75 kilomètres carrés, à 16 kilomètres de ses côtes, et composé de 62 mâts, d’une structure de 75 mètres de hauteur et 25 mètres de côté est prévue pour fin 2023.

La première fondation métallique du parc a été installée début juillet 2022 à proximité des Côtes-d’Armor, haut lieu de pêche de coquilles Saint-Jacques. Répondant à l’inquiétude des pêcheurs, Emmanuel Rollin, vice-président d’Ailes Marines et directeur Offshore France d’Iberdrola avait assuré que le parc n’inquièterait pas les pêcheurs et que les conséquences sur l’environnement et l’impact visuel seraient minces.

Cependant, en 2021, un premier problème de pollution provenant de la fuite d’une foreuse de la compagnie Van Oord, sous-traitant de la filiale Ailes Marines est survenu aux abords du chantier. À la suite de cet incident, le comité des pêches des Côtes-d’Armor, l’ONG Sea Sheperd et l’association Gardez les Caps se sont mobilisés pour la protection de la biodiversité.

Nouveau rebondissement le 12 juillet 2022 : les révélations d’un lanceur d’alerte conduisent les comités de pêches à demander l’arrêt du chantier en raison de suspicion de déversement de substances chimiques au seuil du site. En l’absence de preuve, les travaux ont repris leur cours.

Une fois de plus, le changement climatique est prétexte à de nombreuses dérives. Affaire à suivre.  

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