Fondée au XIIe siècle dans la commune d’Autrey, dans les Vosges, l’abbaye Notre-Dame d’Autrey est un vestige exceptionnel de notre histoire. Cet édifice est le témoignage d’une période allant du XIIe au XXIe siècles. Ses quatre hectares de jardin arboretum offrent un havre de paix pour les occupants et les touristes.
L’abbaye d’Autrey est bâtie en 1149 par le cardinal Étienne de Bar, puis confiée aux chanoines réguliers de saint Augustin. Elle devient célèbre pour son culte de saint Hubert, dont une relique aux vertus bienfaisantes est conservée sur le site.
Les multiples vies de l’abbaye Notre- Dame d’Autrey
Elle est restaurée pour la première fois de 1537 à 1545 par l’abbé Claude Stevenel, la guerre entre la Lorraine et la Bourgogne menée par Charles ler dit le Téméraire n’ayant pas épargné l’édifice. L’abbé Claude Stevenel y fait bâtir un chevet, un transept, un chœur et deux chapelles : la chapelle Saint-Nicolas, qui est une eurythmie entre les styles gothique et Renaissance, et la chapelle Saint-Hubert, au nord-est, qui devient le plus prestigieux monument des Vosges à la période de la Renaissance. L’église est également restaurée dans un harmonieux mélange gothique et Renaissance. Les dégâts de la guerre de Trente Ans (1618 à 1648) sont tellement importants que le monastère et la nef de l’abbatiale doivent être reconstruits entre 1704 et 1715. Autrey perd finalement son titre d’abbaye en 1777, lorsque l’abbé de Chaumont devient premier évêque de Saint-Dié.
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Vue d’ensemble de l’ensemble des bâtiments conventuels depuis les jardins. © Philippe Abergel
L’abbaye est vendue en 1792 comme Bien national. Sa transformation en manufacture de tréfilerie lui permet d’être sauvée de la destruction. À cette époque, le clocher roman est détruit et un canal est installé dans la nef de l’église abbatiale, afin d’alimenter la manufacture. Les bâtiments monastiques quant à eux servent de logements pour les ouvriers.
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Le chœur et la nef de l’église abbatiale. © Philippe Abergel ![]()
Plafond du choeur et du transpet de l’église abbatiale. © Philippe Abergel
L’abbaye devient petit séminaire diocésain dans la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque Monseigneur Caverot, évêque de Saint-Dié, en fait l’acquisition. En 1911, l’église est classée au titre des Monuments historiques. Elle devient un hospice pour les plus démunis avant d’être réquisitionnée comme hôpital lors de la Première Guerre mondiale. En 1931, les façades et toitures des deux ailes sont classées à leur tour. Sous l’occupation allemande, durant la Seconde Guerre mondiale, elle subit de nombreux dommages.
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Consoles renversées sur les contreforts de l’église abbatiale. © Philippe Abergel
Après la guerre, le site reprend ses activités cléricales jusqu’en 1974, puis est laissé à l’abandon. En 1982, le diocèse décide de confier l’abbaye à la communauté catholique des Béatitudes. Notre-Dame d’Autrey est la seule abbaye vosgienne classée qui abrite encore une communauté religieuse. La même année, le frère Syméon reprend en main les jardins de l’abbaye. Une nouvelle histoire commence.
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Vue sur l’église depuis les jardins. © Philippe Abergel ![]()
Les jardins de l’abbaye offrent de multiples visages, des parterres à la française au jardin de curé. © Philippe Abergel ![]()
Le logis de l’Abbé. © Philippe Abergel
Un jardin remarquable
À l’extérieur de ses murs, l’abbaye est bordée de somptueux jardins qui se verront décerner le label « jardins remarquables » par le Ministère de la Culture. Le parc s’étend sur quatre hectares. Il est composé de quinze jardins qui ont chacun leur identité et leur histoire : jardins à la française, à l’anglaise, mais aussi carrés potagers à la façon des jardins de curé. Une farandole de couleurs et d’odeurs.
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Perspective du jardin à la française. © Philippe Abergel
Près de 2500 essences sont regroupées dans le jardin botanique : hydrangeas, rhododendrons, rosiers anciens, glycines, etc.
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© Philippe Abergel
Environ 550 variétés de rosiers anciens, plantes de terre acide, arbres, arbustes, plantes grimpantes et hydrangeas sont cultivés dans la pépinière.
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© Philippe Abergel
Dans la cour intérieure, dans l’ancien cloître à l’architecture romane, s’étend désormais un jardin à la française.
L’ancien potager a, quant à lui, été réaménagé comme au XVIIIe siècle. Composé d’une succession de carrés entourés de buis rappelant les jardins monastiques, il accueille aussi une collection de roses anciennes. Dans son prolongement, on découvre un jardin de plantes médicinales et aromatiques.
Le reste des jardins a été dessiné à la façon des jardins anglais, avec 150 sortes d’hydrangeas, des collections d’arbustes et de plantes de terre de bruyère : viburnum, hamamelis, magnolia, cornus, rhododendrons et plus de 1000 variétés d’arbustes à fleurs.
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Parterres cernés de buis taillées. © Philippe Abergel ![]()
Gloriette habillée d’un rosier grimpant. © Philippe Abergel
En 1916, l’association Abbaye Notre-Dame d’Autrey a été créée dans le but de « participer au soutien, par tous les moyens nécessaire, de la restauration, de la réhabilitation et de la sauvegarde de l’Abbaye Notre-Dame d’Autrey et de son patrimoine religieux, ainsi qu’à la promotion du site ».
Se rendre à Notre-Dame d’Autrey
Habitée par la communauté des Béatitudes, l’abbaye accueille désormais le public du 1er avril au 1er novembre, de 14 heures à 17 heures, hormis les mardis. En visite libre ou guidée, une balade de 2 heures autour de l’abbaye et ses jardins ravive les sens. La maison abbatiale propose également des chambres d’hôtes, ouvertes toute l’année.
Communauté des Béatitudes,
2 rue de l’Abbaye,
88700 Autrey
www.abbayedautrey.com – Tél. 03 29 65 89 30
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