Château d’Espeyran, patrimoine et protection de la biosphère

Par Sophie Guyard Journaliste
Temps de lecture : 3 minute(s)

Érigé à Saint-Gilles, dans le Gard, aux confins de la Camargue et des Costières de Nîmes, le château d’Espeyran a récemment signé une « obligation réelle environnementale » (ORE) visant à protéger la biosphère entourant le patrimoine bâti. Propriété de l’État français depuis 1963, ce château au style néo-Renaissance datant du Second Empire, peut se visiter durant les journées du patrimoine.

Le château, classé au titre des Monuments historiques en 2009, est labellisé « Maison des illustres » en 2013. Abrité d’un côté par les collines des Costières de Nîmes, et de l’autre par la Camargue gardoise et le grand delta du Rhône, le château composé d’un parc paysager de 13 hectares est un haut lieu de villégiature au XIXe siècle. Son propriétaire de l’époque, grand passionné de chevaux, y avait aménagé des espaces dédiés : notamment, des écuries, des bains de chevaux et une sellerie encore visibles. Le château d’Espeyran est aujourd’hui à la fois centre d’archives, parc paysager inscrit, collection d’objets, de mobiliers et réserve archéologique.

Mais l’impact du réchauffement climatique pousse à réfléchir à l’avenir du parc avec l’intervention de botanistes et d’historiens des jardins afin de préserver sa structure actuelle. Après avoir signé la charte des éco-acteurs de Camargue en 2020, soutenus par le ministère de la culture, le responsable du château, Henri-Luc Camplo, et son équipe s’engagent désormais à respecter une « obligation réelle environnementale » (ORE). Cette loi impose de repenser la conservation et la valorisation patrimoniale, en favorisant l’échange entre professionnels du bâti et chercheurs naturalistes afin de trouver des solutions pour assurer la protection des bâtiments comme de la biosphère. Un engagement conséquent puisqu’il s’établit sur 50 ans.

Il implique une restructuration des systèmes de climatisation des bâtiments de conservation afin de les rendre moins énergivores. Une action qui s’inscrit dans une démarche de sensibilisation au patrimoine culturel et vivant. Car si notre culture et notre histoire se sont construites autour du bâti, elles n’en sont pas moins le résultat de l’évolution d’un ensemble nature-culture. Ainsi, l’ORE invite à reconsidérer le vivant et l’environnement qui le constitue. Par-delà la nature, repensons la culture !

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