Campus Versailles regroupe des formations dans le domaine de l’artisanat et des patrimoines d’excellence (bâti, naturel, vivant, immatériel) depuis novembre 2021. Pourtant jeune pôle de formations, il est déjà l’un des lauréats de la deuxième édition de l’appel à projets créé par le gouvernement « Compétences et métiers d’avenir » (CMA). Quels sont alors les atouts de Campus Versailles ?
Créé dans le contexte de la réforme de la filière professionnelle entreprise par Jean-Michel Blanquer en 2019, Campus Versailles est né de la rencontre entre Catherine Pégard, présidente de l’établissement public, du musée, du domaine national de Versailles, et de Charline Avenel, rectrice de l’Académie de Versailles, qui avait pour mission de trouver des opportunités permettant de créer un lieu de formation innovant. Ce projet se concrétise au côté de l’Université CY Cergy Paris Université, qui a notamment participé à la création de la Fondation des sciences du patrimoine en 2013.
Si l’appellation « Campus Versailles » renvoie à l’idée d’université, l’établissement a pourtant le statut d’association. Tout d’abord c’est un pôle rassemblant les formations existantes en Île-de-France. Il vise à apporter de la visibilité aux métiers de l’artisanat, comme la Faculté des métiers à Évry, et le Centre Gustave Eiffel à Chilly-Mazarin. ,
Armelle Weisman, directrice de Campus Versailles, nous explique sa volonté « d’éclater le silo dans lequel sont les savoir-faire » où, dans certains cas, la méconnaissance de ces derniers amène à leur disparition et à la perte de patrimoine.
Des formations nouvelles sont aussi créées à la demande des entreprises, qui participent à leurs financements. Ainsi, depuis deux ans, à côté de la douzaine de formations continues payantes, des formations initiales gratuites et nouvelles sont proposées dans cinq domaines : le patrimoine bâti, les métiers d’Art et design, l’horticulture et le paysage, la gastronomie, ainsi que l’accueil et le tourisme. Ces diplômes universitaires ont pour principe « l’apprentissage par le faire ». Si aujourd’hui il y a une centaine d’apprenants par jour (toutes formations confondues), Armelle Weisman souhaite atteindre le double, voire le triple en 2025.
Partenaire de la Fondation Bettencourt Schueller et de la Fondation Engie, Campus Versailles a créé un véritable engouement. La directrice nous explique que le projet est essentiel pour répondre à un « besoin de renouvellement des formations des métiers de l’artisanat », à la fois pluridisciplinaires et de grande qualité. Le centre permettrait aux artisans d’être leader de leur marché. L’excellence serait alors non seulement dans leurs techniques manuelles, mais également dans leur manière de gérer leur entreprise.
En novembre 2022, Campus Versailles était l’un des 136 projets retenus par l’appel à projets « Compétences et métiers d’avenir » 2022, opéré conjointement par l’AMI CMA[1] et par l’Agence nationale de la recherche et la Banque des Territoires pour le compte de l’État. C’est dans la catégorie « Solutions pour la ville durable et bâtiment innovant » que Campus Versailles a été distingué et a reçu une subvention de plusieurs millions d’euros.
Comme un reflet du rayonnement souhaité de ces formations labellisées « formations d’excellences » depuis 2020, Campus Versailles se situe dans un pavillon de tête des grandes écuries de Versailles construites sous Louis XIV, entre 1679 et 1682. Dans quelques semaines, des travaux vont réhabiliter les deux ailes adjacentes des écuries, afin d’y installer des salles de classe, des espaces d’expositions, des restaurants d’applications, des ateliers de résidents pour les artisans qui restent sur place, des salles pour la taille de pierre et l’ébénisterie. D’ici 2025, l’espace dédié à Campus Versailles devrait atteindre 7 000 m2.
À la rentrée 2023, Armelle Weisman nous annonce que ces travaux permettront la création d’une nouvelle formation, une classe préparatoire aux « métiers d’arts d’excellence » en partenariat avec l’Académie des Métiers d’Art de Pantin.
Campus Versailles a de multiples vocations qui prennent forment peu à peu. Il continu progressivement à rendre faire connaitre et rendre plus accessible l’apprentissage de l’artisanat pour garder vivants les savoir-faire français.
[1] Appel à manifestations « Compétences et métiers d’avenir »