David Chipperfield, lauréat du prix d’architecture Pritzker 2023

Par Anaïs Thijssens Journaliste

Date de publication : 17/03/2023

Temps de lecture : 4 minute(s)

Né à Londres en 1953, David Chipperfield est connu pour ses multiples projets de rénovations et de restaurations de bâtiments dans le monde. L’architecte cherche à relever les défis existentiels du changement climatique, environnemental et social.

L’architecte londonien David Chipperfield, âgé de 69 ans, a remporté le prix Pritzker 2023 le 7 mars dernier. Une centaine d’œuvres à son actif, qui mêlent des bâtiments civiques, culturels et universitaires, dispersés à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord. Le prix : 100 000 $ et une médaille de bronze, une de plus qui s’ajoute au palmarès bien rempli de l’architecte : médaille d’or RIBA Royal au Royaume-Uni, prix de l’Union européenne pour l’architecture contemporaine – prix Mies van der Rohe en Espagne, en 2011, et la médaille Heinrich Tessenow, en Allemagne, en 1999 .

Ce prix international, appelé également « le Nobel de l’architecture », est considéré comme la plus haute distinction de la profession. Créé en 1979 par la famille Pritzker de Chicago, fondatrice des hôtels Hyatt, il récompense, chaque année, un ou plusieurs architectes vivants pour leurs réalisations importantes. David Chipperfield, 52e lauréat du prix, succède à l’architecte burkinabé Diébédo Francis Kéré, primé en 2022.

Le jury a reconnu les qualités, la vision et l’engagement de David Chipperfield envers une architecture au service de la société qui s’éloigne des tendances et des modes, aussi bien dans les commandes privées que publiques. Défenseur d’un bien-être social et environnemental, l’architecte britannique s’interdit de transformer l’architecture en valeur marchande servant les intérêts du pouvoir économique mondiale, plutôt qu’au bien commun. Préoccupé par le changement climatique, le vivre-ensemble et la redynamisation de l’espace urbain, l’architecte mesure leurs impacts sur l’environnement à travers ses constructions : des bâtiments publics civiques aux structures commerciales, résidentielles et de vente au détail, ainsi que des musées.

Le succès de David Chipperfield a commencé au Japon, dans les années 1980. La chapelle et le centre d’accueil du cimetière d’Inagawa, réalisé en 2017, se fondent dans la chaîne de montagnes Hokusetsu. Mais c’est au Royaume-Uni, dans son pays natal, avec la construction du River & Rowing Museum de Henley-on-Thames, en 1998, qu’il atteint la notoriété, et pour laquelle il reçoit de nombreuses récompenses. L’architecte continue a mené des projets à travers le monde, comme à Berlin, où il conçoit le Neues Museum, détruit par les bombardements sous la Seconde Guerre mondiale, puis reconstruit en 2009.

En 2019, il réhabilite le bâtiment conçu par Karl Friedrich Schinkel qui deviendra la galerie James-Simon, et la porte d’entrée de l’Ile aux musées de Berlin. Il se fait également remarqué à Séoul, avec la construction, en 2017, du Amorepacific headquarters, situé à côté d’une ancienne zone militaire américaine devenue un quartier d’affaires. En France, il réalise des projets d’architecture sur des bâtiments administratifs comme, en 2022, Morland Mixité Capitale, dans l’ancienne préfecture de Paris, située dans le 4e arrondissement ; ou encore des bâtiments universitaires, comme le bâtiment MBA de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC), à Versailles, achevé en 2012.

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