Le numéro 294 du magazine VMF, sorti en kiosque le 3 novembre 2020, vous emmène en Mayenne et vous propose une promenade buissonnière composée de dix lieux inédits à explorer. Vous souhaitez en découvrir davantage ? La rédaction a sélectionné cinq lieux supplémentaires pour sa promenade buissonnière « augmentée », exclusivement sur PAJ. Très bientôt, nous vous proposerons d’explorer l’église Saint-Jean-Baptiste de Château-Gontier, un autre trésor du patrimoine mayennais.
1 – Basilique Notre-Dame de Pontmain
Le 17 janvier 1871, alors que les Prussiens sont aux portes de Laval, la Vierge apparaît à quatre enfants de Pontmain au-dessus d’une grange. Quelques jours après, l’armistice est signé. Consacrée en 1900, la basilique est ornée de vitraux aux 60 nuances de bleu représentant la vie de Marie et ses apparitions en France. Sur le parvis, trône une statue de la Belle Dame réalisée d’après les indications des voyants. Dans la grange Barbedette, une fresque animée par un son et lumière relate le dévoilement du message de la Vierge devant le village rassemblé.
Rue Notre-Dame 53220 Pontmain
2 – Site archéologique et musée de Jublains
Jublains est le plus important site gallo-romain de l’ouest de la France pour ses vestiges de la cité de Noviodunum, capitale des Diablintes. Découverts sous l’église, les thermes du Ier siècle gardent un ensemble de bains en enfilade. Le temple a été édifié sur un sanctuaire gaulois et la forteresse aurait servi d’entrepôt public au IIIe siècle. Le théâtre reprend vie chaque été lors des « Nuits de la Mayenne ». Le musée archéologique rassemble des collections de l’âge de bronze au début du Moyen Âge.
13, rue de la Libération 53160 Jublains
3 – Château du Rocher
Surnommé le « roi des eaux », le château du Rocher a été élevé au XIIIe siècle sur un affleurement granitique du Massif armoricain. Du côté de l’étang, une façade austère, de l’autre une demeure de plaisance embellie au retour des guerres d’Italie, avec une galerie Renaissance à cinq arcades en anse de panier. Le parc à l’anglaise a été aménagé au XIXe siècle par le paysagiste Bühler. Mais la Dame Verte hante les lieux : la duchesse du Lude, grande chasseresse du XVIIe siècle, apparaîtrait vêtue de vert aux jeunes mariés…
1, avenue des Cerisiers 53600 Mézangers
4 – Église Saint-Vigor
Mentionnée dès 989 dans le cartulaire de l’abbaye d’Évron, cette église romane renferme des peintures murales du XIIIe siècle : un Jugement dernier ainsi que la vie et les miracles de saint Vigor, évêque de Bayeux au VIe siècle. La gestuelle et les vêtements sont riches d’enseignements sur la composition de la société médiévale. Daté de 1660, le retable lavallois en tuffeau et marbre du maître-autel est aussi admirable pour ses niches et son tableau de la Visitation.
12, place de l’Église 53150 Neau
5 – Moulin à papier de Sainte-Suzanne
La cité médiévale de Sainte-Suzanne, que Guillaume le Conquérant tenta en vain d’assiéger, est aussi connue pour ses moulins qui fabriquaient le papier des cartes à jouer à partir de draps blancs et de chiffons. Au bord de l’Erve, le moulin à papier de Vicomte est l’un des derniers de France. Carlos Robert, maître papetier, et son beau-fils font revivre depuis 2017 cette tradition qui remonte au XIIIe siècle.
Rue aux Chevaux 53270 Sainte-Suzanne-et-Chammes
6 – Église Notre-Dame
Consacrée à sainte Anne, l’ancienne chapelle seigneuriale de cette église romane recèle un trésor longtemps caché sous le badigeon : des fresques du XIIIe au XIXe siècle et plus particulièrement du XVe siècle. Mises au jour en 1989 et consolidées en 2004, elles recouvrent tous les murs. Sur la voûte en berceau brisé, se déploient une quinzaine d’anges musiciens en duo, l’un présentant un texte écrit sur un livre ou un phylactère et l’autre jouant d’un instrument. Ils célèbrent le couronnement de la Vierge, au visage d’une grande délicatesse.
Route de Plaisance 53340 Cossé-en-Champagne
7 – Abbaye de Bellebranche
Fondée en 1152, l’abbaye cistercienne de Bellebranche était l’une des plus riches du Maine et de l’Anjou. Pillée pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion, vendue comme bien national, elle servit en 1794 de refuge aux troupes du chouan Coquereau qui y affrontèrent la garnison de Sablé. De l’abbaye malmenée par l’histoire, il ne reste que quelques vestiges autour des étangs créés par les moines : l’ancienne chapelle du logis abbatial, le bâtiment des convers et la tour Saint-Michel du XIIe siècle, restaurée et aménagée en gîte.
Bellebranche 53290 Saint-Brice
8 – Hôtel du Tertre de Sancé
Parmi la quarantaine d’hôtels particuliers édifiés du XVIe au XVIIIe siècle que compte Château-Gontier, l’hôtel du Tertre de Sancé possède une architecture typique : ailes perpendiculaires, cour pavée et portail monumental. Construit au XVIe siècle, remanié au XVIIIe siècle, il présente des ouvertures en tuffeau et des frontons incurvés, admirables depuis la rue.
8-23, rue du Bourg-Roussel 53200 Château-Gontier
9 – Bateau-lavoir Saint-Julien
Les premiers bateaux-lavoirs naissent sous le Second Empire pour redonner accès à la rivière aux lavandières. Des 22 embarcations de Laval, il n’en reste que deux dont le Saint-Julien, construit à Angers en 1904 et en activité jusqu’en 1969. La cale abritait la chaudière et les essoreuses tandis qu’au pont supérieur étaient installés les cuves de lessivage et l’appartement du buandier. Le bateau-lavoir est visitable sur son quai d’amarrage et arpentable virtuellement sur patrimoine.paysdelaloire.fr.
Quai Paul-Boudet 53000 Laval
10 – Hôtel Périer du Bignon
Au XVIIIe siècle, les riches familles ayant fait fortune dans le commerce de la toile de lin ou dans les forges s’installent sur les hauteurs de la ville. Ainsi, Pierre Périer du Bignon, marchand réputé, se fait bâtir en 1777 un hôtel particulier entre cour et jardin, aujourd’hui hôtel-restaurant de luxe. La travée centrale, avec son décor évoquant la chasse, illustre sa quête d’acquérir un mode de vie proche de celui de la noblesse.
25, rue du Marchis 53000 Laval
11 – Vieux Château de Laval
Ses fondations remontent au XIe siècle, le seigneur Guy de Laval l’ayant fait édifier en 1020. D’abord bâti en bois, il offre une vue imprenable sur la vallée et permet à ses habitants un contrôle facilité de la voie gallo-romaine s’étendant entre Corseul et Le Mans. Si la chapelle d’époque a subsisté, le Vieux Château a connu quelques modifications au fil du temps : au XIIIe siècle, il se dote d’un grand donjon de 34 mètres puis, au XVe siècle, ce dernier est relié à l’ancien logis par un nouveau corps de bâtiment. Une centaine d’années plus tard, le château perd sa fonction défensive et devient un lieu de résidence. En visitant l’édifice, on peut également admirer les ouvertures des façades que Guy XVI de Laval a dotées de travées richement sculptées, inspirées du gothique flamboyant. Le Vieux Château de Laval accueille aujourd’hui le musée d’Art naïf et des Arts singuliers, comptant dans ses collections de nombreuses œuvres du Douanier Rousseau, de Séraphine de Senlis ou encore de Camille Bombois.
Place de la Trémoille 53000 Laval
12 – Le hourd du château, une charpente d’exception
Coiffant la tour maîtresse du château, le hourd représente assurément le fleuron du patrimoine lavallois. Constitué pour l’essentiel de bois abattus durant le printemps 1222 et bénéficiant d’un état de conservation exceptionnel, il représente en effet un témoin presque unique en France de ces galeries de bois à vocation défensive qui se généralisent au XIIIe siècle. Comme les mâchicoulis, qui les remplaceront à compter du XVe siècle, ces ouvrages en charpente sont partiellement ou totalement en surplomb afin de permettre aux défenseurs qui y prennent place de surveiller le pied de la construction surmontée, voire de se battre si nécessaire par des tirs fichants verticaux. Le hourd de Laval se compose principalement de deux planchers circulaires (ou enrayures) superposés, dont le maintien à distance est assuré par un poinçon central ainsi que deux rangées concentriques de poteaux. L’ensemble est complété par des jambes de force en sous-œuvrant et un épais bardage, en chêne comme le reste de la structure.
Place de la Trémoille 53000 Laval
13 – Porte Beucheresse
Au XIIIe siècle, la vie s’organise autour du château de Laval, édifice nécessaire à la défense du bourg au temps des guerres féodales. De l’enceinte fortifiée, il ne reste aujourd’hui que les remparts nord et sud, ainsi que la porte Beucheresse, qui était l’un des cinq points d’accès à la ville au Moyen Âge. Tirant son nom des bûcherons qui passaient dessous en revenant de la forêt de Concise, elle est composée de deux tours circulaires et était auparavant protégée par des douves, une herse et une porte à double venteaux. Ces vieilles pierres ont également vu la naissance d’un grand nom de l’Art naïf : Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau, est né dans l’une des tours en 1844 !
1, place Hardy de Lévaré 53000 Laval
14 – Hôpital Saint-Julien à Château-Gontier
Construit entre 1879 et 1882 par l’architecte Auguste Beignet, l’hôpital Saint-Julien est édifié sur les fondations d’un hospice du XVIIe siècle, démoli car jugé trop insalubre. Dirigé d’abord par les sœurs Augustines, le nouvel hôpital, qui se dote d’un couvent et d’une chapelle, porte alors le nom de monastère de l’Olivier. La vie y était modeste, parfois même difficile, régie par les soins et la prière. Si l’intérieur de l’édifice a depuis été largement transformé, on peut encore y voir le cloître joliment fleuri qui ouvre ses portes au public lors des Journées européennes du Patrimoine. En septembre 2018, un appel au mécénat est lancé pour restaurer l’édifice, dont la partie ancienne souffre de l’humidité causée par la proximité de la Mayenne, qui coule à quelques mètres et qui endommage lentement mais considérablement les murs. 14 millions d’euros sont nécessaires pour sauver l’ancien hôtel-Dieu du XIXe siècle.
1, quai Georges-Lefèvre 53200 Château-Gontier
15 – Manoir de Classé
Au cœur de la Mayenne, le manoir de Classé vous accueille en famille ou entre amis. Dans un cadre bucolique, cette vaste demeure Renaissance a été restaurée par Martine Puzin et son époux, avec l’aide d’artisans locaux et de techniques traditionnelles, pour en faire un véritable lieu de vie et d’échange. Pari réussi pour la propriétaire de ces murs chargés d’histoire où se mêlent amour du patrimoine et confort contemporain. Le manoir et ses douze hectares de terrain accueillent également les séminaires d’entreprise et des formations professionnelles, dans un environnement calme et propice à la concentration. Clémence, la fille de la propriétaire, est vitrailliste. Vous pouvez découvrir son travail ici.
53700 Saint-Germain-de-Coulamer
Adresse utile : Agence de développement touristique de la Mayenne
Mayenne Tourisme
84, avenue Robert-Buron
53003 Laval Cedex
Tél. : 02 43 53 18 18
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