Ille-et-Vilaine : une politique patrimoniale exemplaire

Par Aliénor Harzo

Date de publication : 17/11/2020

Temps de lecture : 4 minute(s)

Le patrimoine religieux en France ce sont 70 000 édifices, dont 14 000 protégés au titre des Monuments historiques. Un ensemble architectural remarquable qui souffre de disparités considérables quant à son entretien et sa conservation. L’état – souvent alarmant et soudain au premier plan après l’incendie de Notre-Dame – des églises parisiennes a fait polémique. Si la responsabilité de la ville de Paris est pointée du doigt, d’autres collectivités mènent heureusement une toute autre politique en matière de patrimoine. C’est le cas de l’Ille-et-Vilaine.

L’Ille-et-Vilaine n’a pas attendu l’éminent rappel à l’ordre qu’a constitué l’incendie de Notre-Dame pour s’inquiéter de l’état de ses églises. Depuis vingt ans, les collectivités territoriales se mobilisent pour sauvegarder le patrimoine religieux du département. Les édifices – qu’ils soient publics ou privés, protégés ou non –, aussi bien que le mobilier qu’ils abritent, sont concernés par la politique mise en place par le Conseil départemental. Les actions menées dans le cadre de cette politique sont nombreuses : soutien financier à la restauration, accompagnement des maires dans le cadre de l’ingénierie publique, développement de la connaissance de ce patrimoine, actions de médiation pour le faire connaître au public, etc. L’attractivité culturelle du territoire se voit ainsi renforcée et les nombreux chantiers de restauration entrepris permettent la conservation et la transmission des savoir-faire.

Les chiffres relatifs à la politique en faveur du patrimoine cultuel brétillien menée ces vingt dernières années parlent d’eux-mêmes. Le Conseil départemental a attribué plus de 41 millions d’euros de subventions pour la restauration des églises, des chapelles et de leur mobilier. Près de la moitié des communes ont engagé une restauration complète ou partielle de leur église. Plus précisément, 184 communes ont commandé une étude diagnostic, réalisé des travaux d’entretien sur les édifices ou fait restaurer du mobilier. Finalement, c’est un tiers des édifices qui a fait l’objet d’une restauration globale ou dont la restauration est en cours. Un plan d’action brillamment mené, mais également mis en valeur.

Cette politique exemplaire est le sujet du livre Églises d’Ille-et-Vilaine, Vingt années de restauration, édité par le département d’Ille-et-Vilaine. Après la publication d’un ouvrage sur Arthur Regnault, un architecte du XIXe siècle reconnu notamment pour ses nombreuses réalisations brétiliennes, ce nouvel ouvrage participe à faire connaitre le patrimoine cultuel départemental. Il s’intéresse à l’ensemble de ce patrimoine – églises, chapelles et autres édifices, mobilier sacré, vitraux, retables – et en propose des approches patrimoniale, historique et cultuelle. Il témoigne surtout de l’intérêt du Conseil départemental pour son patrimoine religieux et offre un exposé précis de cette politique patrimoniale, de son évolution, des moyens mis en œuvre, du rôle des différents acteurs engagés et des chantiers entrepris. Un investissement conséquent mais qui, sur le long terme, a des effets favorables et incontestables sur l’attractivité du territoire, le tourisme et donc l’économie !

Églises d’Ille-et-Vilaine, Vingt années de restauration, Ouvrage collectif, Département d’Ille-et-Vilaine, 250 pages, 20 €

Partager sur :