Promenade buissonnière à Strasbourg

Le numéro 300 du magazine VMF, sorti en kiosque le 2 novembre 2021, part à la découverte de Strasbourg pour une promenade à travers neuf lieux incontournables. Vous souhaitez en découvrir davantage ? La rédaction a sélectionné dix lieux supplémentaires pour sa promenade buissonnière « augmentée », exclusivement sur PAJ. Prochainement sur notre site : un article sur la bibliothèque du Grand Séminaire.

1 – HÔTEL COUR DU CORBEAU

L’hôtel et les colombages des balcons. © Giljean Klein

Classé au titre des Monuments historiques, cet ensemble au charme typique des maisons à pans de bois se trouve dans le vieux quartier de la ville. Identifié en 1528 comme un hôtel nommé Zum rappen (« Au corbeau » en allemand), il a ouvert ses portes à des voyageurs célèbres comme le roi de Prusse Frédéric le Grand. En 2007, les propriétaires et les architectes ont rénové le bâtiment en cherchant à le réinventer tout en conservant son passé. Un pari réussi qui s’intègre parfaitement au quartier, donnant à l’hôtel Cour du Corbeau son cachet d’antan.

1, quai des Bateliers 67000 Strasbourg

2 – GARE DE STRASBOURG

Le dôme en verre de la gare construit en 2007. © Bernard Galéron/VMF

Une flamboyante verrière dessinée par Jean-Marie Duthilleul protège la gare internationale de Strasbourg, telle une rose sous sa cloche. Inauguré en 1883 sous le Kaiserreich, le bâtiment que nous voyons à présent remplace l’ancien, détruit en 1870 par un bombardement. Le dôme, réalisé en 2007 afin de mieux accueillir les flux de voyageurs supplémentaires, offre une touche de modernité à cette place historique.

Place de la Gare 67000 Strasbourg

3 – ANCIENNE COMMANDERIE SAINT-JEAN

La Commanderie Saint-Jean vue des Ponts couverts. © Claude Truong Ngoc

Cet ensemble de bâtiment a d’abord été un couvent au XIII^e siècle, puis un hôpital, avant d’abriter un centre pénitentiaire pendant près de deux siècles. Du fait de la vétusté de ses murs, la prison est finalement désaffectée en 1988. L’ancienne commanderie héberge à présent le Centre des études européennes de Strasbourg et l’École nationale d’administration. Une sélection des nombreux artefacts trouvés lors des fouilles archéologiques sont visibles dans le hall d’accueil. Celles-ci ont également révélé des traces d’activités datant de l’époque gallo-romaine.

1, rue Sainte–Marguerite 67000 Strasbourg

4 – ÉGLISE SAINT-THOMAS

L’orgue Silbermann de l’église Saint-Thomas. © Pedro J. Pacheco

Surnommée « la cathédrale du protestantisme en Alsace », cette église est intimement liée à l’histoire culturelle, politique et religieuse de la région. En 1778, Mozart, lors de son passage dans la ville en 1778, y avait loué le grand orgue de Saint-Thomas. Construit en 1741 par la renommée famille Silbermann, ce dernier est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques et se trouve au côté d’un orgue de chœur à traction pneumatique conçu par Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix, en 1906. Ces deux instruments retentissent encore, accompagnés de jeux d’orgues et d’une chorale, à l’occasion de la veillée de Noël.

11, rue Martin-Luther 67000 Strasbourg

5 – PLACE GUTENBERG

La place et sa statue de Johannes Gutenberg. © Larry Koester

Lieu emblématique et incontournable de la ville de Strasbourg, elle tient son nom du développeur de l’imprimerie en Europe. Ce dernier a notamment réalisé ses premiers travaux dans cette ville, comme l’impression de la Bible. Sa statue, au centre de la place, se retrouve chaque année – sauf en 2020 – entourée par les chalets du plus ancien marché de Noël de France, aussi appelé Christkindelsmärik en alsacien. À retrouver cette année du 28 novembre au 24 décembre.

Place Gutenberg 67000 Strasbourg

6 – MAISON KAMMERZELL

Les 75 fenêtres en cul-de-bouteille de la maison Kammerzell. © Philippe Abergel/VMF

Fondée en 1588 par un fromager, cette maison s’inscrit dans l’architecture de la Renaissance rhénane et se trouve à deux pas de la cathédrale Notre-Dame. Elle se distingue par sa construction à pans de bois, ses moulures et l’ensemble de ses niveaux dotés de 75 fenêtres. De par sa vénérable allure et son restaurant typique de la gastronomie alsacienne, elle est citée par la journaliste Patricia Schultz dans son ouvrage Les 1 000 lieux qu’il faut avoir vus dans sa vie. Tout comme le chef emblématique Baumann qui y inventa la choucroute aux trois poissons en 1970, elle fait figure de symbole à Strasbourg.

16, place de la Cathédrale 67000 Strasbourg

7 – BIBLIOTHÈQUE NATIONALE UNIVERSITAIRE

La bibliothèque nationale universitaire. © Rosenkranz BNU

Après l’incendie de la bibliothèque de Strasbourg lors du siège de 1870, l’empire allemand a créé dans l’Alsace-Moselle annexée une nouvelle bibliothèque destinée à l’université de Strasbourg, aujourd’hui la deuxième de France par son importance. Des collections remarquables y sont conservées, dont d’impressionnants papyrus grecs, ostraca et tablettes de bois. C’est un espace dédié à la culture et à l’échange, comprenant une salle d’exposition ainsi qu’une cafétéria. De nombreux événements gratuits et sur réservation sont à retrouver sur l’agenda culturel du site bnu.fr.

6, place de la République 67000 Strasbourg

8 – CHÂTEAU DE POURTALÈS

Le parc et le château de Pourtalès dans le quartier de la Robertsau. © Ralph Hammann

En 1802, le banquier et homme politique Athanase Paul Renouard de Bussierre acquiert le château de Pourtalès. Sa petite-fille, la comtesse Mélanie de Pourtalès, une des « reines de Paris » sous le Second Empire, fera sa renommée en y recevant de nombreuses personnalités européennes et de la culture française, comme Napoléon III. De 1887 à 1902, elle fait transformer le château au gré de ses désirs et construit un nouveau corps de bâtiment dans un style rococo-rocaille. À sa mort, le château échoit à sa petite-fille qui le fermera définitivement en 1939. Le domaine tombant à l’abandon, le parc est racheté par la Ville de Strasbourg et est désormais ouvert au public tandis que le bâtiment abrite la Schiller International University.

161, rue Mélanie 67000 Strasbourg

9 – FORT RAPP-MOLTKE

Ce fort a comme particularité d’avoir été bâti après la guerre de 1870 par l’ingénieur militaire Hans Alexis von Biehler, qui conçoit une nouvelle génération de fortifications dans l’esprit des forts détachés. Alors que le projet prévoyait 36 forts, seuls 14 ont été construits. Pendant la Première Guerre mondiale, celui-ci est utilisé comme entrepôt et camp de prisonniers. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il sert à nouveau de dépôt de munitions par les Allemands. Il est ouvert au public depuis 1996. Les visites individuelles s’effectuent d’avril à fin septembre, et toute l’année pour les groupes de 6 à 10 personnes.

Fort Rapp-Moltke 67116 Reichstett

10 – LES BAINS MUNICIPAUX DE STRASBOURG

Les bains romains des Bains municipaux de Strasbourg. © Cyrille Weiner

La réouverture des bains municipaux est l’évènement à ne pas manquer. Bâti au début du XX^e siècle, le monument historique reste l’un des derniers bains municipaux aménagés sous l’Empire allemand. La restauration entreprise a su conserver la fonction historique des bains tout en réhabilitant les intérieurs. Les lieux sont repensés en fonction des normes et usages contemporains, un nouvel espace bien-être et spa a été ajouté et la cour arrière accueillera un espace dédié aux évènements et activités culturels. Ces bains municipaux sont l’escapade parfaite pour allier bien-être et culture.

10, boulevard de la Victoire 67000 Strasbourg

11 – ÉGLISE PROTESTANTE SAINT-PIERRE-LE-JEUNE

La nef de l’église protestante Saint-Pierre-le-Jeune. © Philippe Abergel/VMF

Lorsque les écrits de Luther apparaissent à Strasbourg, les paroissiens de Saint-Pierre-le-Jeune se sensibilisent au culte évangélique. Le monument historique devient une église à la fois protestante et catholique. Sous Louis XIV, après le rattachement de Strasbourg au royaume de France et depuis la restauration en 1682, le chœur est attribué aux catholiques. La paroisse protestante, quant à elle, occupe la nef jusqu’en 1893 et les deux parties sont séparées par un grand mur. À la fin du XIX^e siècle, la paroisse catholique déménage car la ville de Strasbourg décide de construire une nouvelle église pour ces derniers. L’église est à présent entièrement voué au culte protestant et les travaux de restauration entrepris de 1897 à 1901 lui donnent l’aspect que l’on connait aujourd’hui.

Place Saint-Pierre-le-Jeune 67000 Strasbourg

12 – PALAIS DU RHIN

Monument historique, le palais est construit d’après les plans de l’architecte allemand Hermann Eggert. Sa création avait pour but d’affirmer l’implantation du II^e Reich allemand dans l’Alsace conquise. En effet, cet édifice au style néorenaissance et d’inspiration néobaroque allemand se veut imposant et impérial. Après cinq ans de construction, Guillaume II y veille une dizaine de fois avant que le palais ne devienne un hôpital militaire pour les besoins de la guerre. Les lieux ont finalement peu servi aux empereurs, donnant raison aux critiques qui remettaient en cause sa nécessité et le prix exorbitant.

1, place de la République 67000 Strasbourg

13 – MAISON DES TANNEURS

La maison des tanneurs à pans de bois vue de l’Ill. © Viktoriia Saveleva

Charmante maison classée au titre des monuments historiques, elle se situe dans le quartier de la Petite-France. Autrefois quartier de classe ouvrière, les odeurs fétides des tanneurs ont laissé place aux savoureux et alléchants arômes du restaurant. En 1949, huit viticulteurs restaurent et transforment les lieux où se niche à présent un pittoresque winstub alsacien offrant exclusivement des vins régionaux. Également appelé “maison de la choucroute”, le restaurant offre des spécialités de la gastronomie alsaciennes sur les hauteurs de l’Ill.

42, rue du Bain-aux-Plantes 67000 Strasbourg

14 – BARRAGE VAUBAN

Le pont-écluse Vauban et sa terrasse panoramique. © Cuchogol

Aussi appelé “grande écluse de fortification”, le barrage est construit sur les plans de Vauban entre 1681 et 1688. Initialement, le barrage était un moyen de se protéger des ennemis. En cas d’attaque, on fermait les vannes afin d’inonder tous les terrains situés au sud de la cité. Le niveau de l’Ill montait, les alentours se transformaient en véritable marécages et le barrage était infranchissable par l’adversaire. Ce monument est à visiter aussi bien de jour que de nuit. Son décor de tableau et l’éclairage à la tombée du jour reflétant sur l’eau font du barrage Vauban une adresse insolite.

Place du Qur-Blanc 67000 Strasbourg

15 – ANCIEN HÔTEL D’ANDLAU-KLINGLIN

Façade de l’hôtel d’Andlau-Kinglin. © Ralph Hammann

L’hôtel est érigé après l’annexion d’une grande partie de l’alsace par Louis XIV. Les murs les plus anciens datent du XV^e siècle. Des nouvelles campagnes de constructions sont lancées en 1713, lorsque le couple Andlau-Kinglin rachète les lieux. En 1928, le baron Alfred-Renouard de Bussière devient à son tour un acteur majeur lorsqu’il rachète et aménage l’hôtel. Au-delà de sa belle façade de grès rose, ce monument est composé d’éléments architecturaux germaniques se mêlant au goût français du XVIII^e siècle. En 2020, l’hôtel a été mis en vente par les anciens occupants des lieux, le groupe du port autonome de Strasbourg.

25, rue de la Nuée-Bleue 67000 Strasbourg

16 – VILLA OU HÔTEL SCHUTZENBERGER

Une fenêtre de la villa Schutzenberger au balcon Art nouveau. © Base numérique du patrimoine d’Alsace

Cette majestueuse villa est fondée en 1900 par deux architectes locaux, Jules Berninger et Gustave Kraff. Monument historique, la villa est une magnifique représentation du style Art nouveau se situant sur la principale voie qui mène au Conseil de l’Europe. Elle est construite pour le propriétaire de la brasserie Schutzenberger, Louis-Oscar Schützenberger. En 1972, en raison du déclin financier de la brasserie, la villa est vendue et menacée de démolition. Les lieux sont finalement sauvés et restaurés par la municipalité et l’hôtel reste jusqu’à ce jour le siège de l’observatoire européen de l’audiovisuel.

76, allée de la Robertsau 67000 Strasbourg

17 – PHARMACIE HISTORIQUE DE L’HÔPITAL CIVIL

Le bâtiment central qui devient la pharmacie en 1849. © Laurent Rea – DNA

L’ancienne pharmacie est l’un des lieux les plus emblématiques de l’hôpital civil de Strasbourg. Cet édifice fait partie d’un ensemble de trois bâtiments, comprenant le bâtiment des administrateurs et celui de la boulangerie. La date de 1537 figure au-dessus du bâtiment principal, indiquant son année de création. L’officine, quant à elle, s’est installée dans les locaux en 1848. Cette même année Pasteur devient professeur à l’université de Strasbourg et occupe également la suppléance de la chaire de chimie à l’École de Pharmacie. Désaffectée au début des années 2000, l’ancienne pharmacie abrite à présent les collections historiques de matériel médical, chirurgical et obstétrical du Conservatoire de la santé en Alsace.

1, place de l’Hôpital 67000 Strasbourg

18 – MAISON DE CAGLIOSTRO

La maison de Cagliostro vue de la rue des Veaux. © Florian Crouvezier

Giuseppe Balsamo, plus connu sous son alias Alessandro comte de Cagliostro, résida dans cette demeure de 1780 à 1783. Ce personnage mystérieux est surtout connu pour avoir été un protagoniste dans l’affaire du collier de la reine, escroquerie qui éclaboussa Marie-Antoinette. La maison de l’aventurier sicilien a été construite en 1747 par Jacques Louis Willamme, marchand de cuir. La maison est aussi surnommée “La lanterne” en raison de sa façade entièrement recouverte de fenêtre. Il est possible d’apercevoir sur le côté de la rue de la Râpe sa porte de style rococo et la Vierge au Lys, vierge baroque nichée dans l’angle de la maison.

7, rue des Écrivains – 12, rue de la Râpe 67000 Strasbourg

19 – MUSÉE ALSACIEN

Coursives en bois donnant sur la cour du Musée alsacien. © Musées de Strasbourg

Dans un cadre enchanteur, le Musée alsacien organise un parcours à travers d’anciennes demeures strasbourgeoises reliées par des escaliers et des coursives en bois. La visite mène le promeneur dans différentes salles, aux intérieurs caractéristiques des différents paysages alsaciens, présentant la vie rurale dans la région du XVIII^e au XIX^e siècle. Vous pourrez découvrir des milliers d’objets tels qu’une chaise d’accouchement façonnée en 1837 ou encore un moule à pain d’épices du XVII^e siècle. Les salles recouvertes de ces objets du quotidien nous font imaginer une vie à la fois si proche et pourtant si éloignée de celle d’aujourd’hui.

23-25, quai Saint-Nicolas 67000 Strasbourg

Adresse utile : Office de Tourisme de Strasbourg
17, place de la Cathédrale
67082 STRASBOURG
Tel: 03 88 52 28 28
Mail

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Par Diane Mendoza