À la découverte de la collégiale Saint-Martin d’Angers

Par Aliénor Harzo

Date de publication : 18/01/2022

Temps de lecture : 3 minute(s)

La collégiale Saint-Martin d’Angers est associée aux grands moments de l’histoire angevine. La 4e livraison des « Carnets d’Anjou », par les excellentes éditions 303, lui est consacrée. L’occasion de découvrir cet édifice, ses vingt siècles d’histoire et les chefs d’œuvre de terre cuite qu’il abrite.

« Pendant plus d’un siècle et demi, les Angevins ont pu emprunter la rue Saint-Martin d’Angers en ignorant complètement qu’ils passaient à quelques mètres seulement d’un édifice religieux exceptionnel, rare témoin de l’architecture carolingienne. » L’église de premier plan devient progressivement la propriété du département de Maine-et-Loire à partir de 1986. Ainsi, est enfin exaucé le souhait de Prosper Mérimée qui déclarait, après une visite à Angers en 1835 : « On voit avec peine un monument aussi remarquable abandonné de la sorte, et presque inaccessible aux curieux. Ne pourrait-on pas obtenir du département qu’il fût racheté, et que l’on conservât avec soin ces débris d’une époque dont il ne nous reste que si peu de souvenirs authentiques ? » Une aubaine pour le monument, et pour les curieux, puisque la collectivité entreprend fouilles et restauration, avant de l’ouvrir au public en 2006.

La basilique primitive du Ve siècle est complètement reconstruite à l’époque carolingienne par, semblerait-il, Ermengarde, l’épouse de Louis le Pieux. Restauré au XIe siècle par le comte d’Anjou Foulques Nerra, qui fonde une collégiale, l’édifice est ensuite embelli au XVe siècle, se parant de décors peints aux armes de René Ier d’Anjou (1409-1480), dit le « bon roi René ». À la Révolution, la collégiale est déclassée et son état se dégrade, par manque d’entretien et à cause de ses réaffectations successives (entrepôt de vin, de bois, de tabac, etc.). Aujourd’hui, le monument, avec ses parties carolingiennes, gothiques et contemporaines, est restitué aux Angevins et accueille régulièrement des manifestations culturelles.

La collégiale est également devenue l’écrin de chefs-d’œuvre régionaux. En effet, un ensemble de sculptures angevines, classées au titre des Monuments historiques, qui décoraient des églises du territoire jusqu’à la fin du XIXe siècle, a été rassemblé. En terre cuite, matériau de prédilection des sculpteurs de l’Ouest de la France du XVIe au XVIIIe siècle, elles sont presque toutes réalisées par trois ateliers majeurs : ceux de Gervais Ier et II Delabarre, Charles Hoyau et Pierre Biardeau. « La lumière accroche sur les surfaces lisses et claires, laissant l’ombre s’emparer des plis profonds et serrés des vêtements. »

Nous avions déjà vanté les mérites de la collection des éditions 303 lors de la sortie de son deuxième opus, consacré au paysagiste André Leroy. Lancés en 2019 par la conservation départementale de Maine-et-Loire, les « Carnets d’Anjou » ont tout pour séduire : petit prix, petit format, maquette élégante, iconographie de qualité, textes clairs… et le dernier ouvrage paru confirme tout cela !

La Collégiale Saint-Martin d’Angers, ouvrage collectif, Éditions 303/Département de Maine-et-Loire, 96 pages, 10 €

Partager sur :