À l’été 2025, le musée fermera ses portes au public pour cinq ans de travaux. La rénovation prévoit de nouveaux espaces d’aménagement, repensés sous l’angle de la pluridisciplinarité, l’hospitalité, la jeunesse et l’éco-responsabilité.
Le Centre Pompidou va fermer ses portes au public à l’été 2025 pour cinq ans de travaux, a annoncé le 10 mai, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, lors d’une conférence de presse.
Le projet de rénovation avait déjà été annoncé en 2021 par Roselyne Bachelot, alors à la tête du ministère de la Culture. À l’origine ces travaux devaient se dérouler entre 2023 et 2027, pour un coût de 262 millions d’euros, financé par le ministère de la Culture. Le calendrier a finalement été réajusté, a confirmé Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou depuis juillet 2021. Le musée restera ouvert pendant les Jeux olympiques de Paris en 2024 et fermera ses portes le 14 juillet 2025.
Depuis son ouverture en 1977, Beaubourg, comme on l’appelle souvent, n’avait jamais été rénové. Aujourd’hui, le bâtiment, qui vient de fêter ses 46 ans, montre des signes de fatigue. Les travaux d’intérieurs consisteront à procéder au désamiantage de la totalité des façades, à mettre aux normes la sécurité incendie, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et à optimiser son bilan énergétique.
Ces aménagements s’accompagnent d’un véritable projet culturel qui s’appuie sur l’utopie et l’ADN du centre d’origine. Le moviment (association de mouvement et monument), néologisme créé par Francis Ponge est aussi le nom donné à ce projet.
À sa réouverture, le Centre Pompidou sera complètement métamorphosé. Il s’agit de récupérer l’espace sous la piazza, conçu à l’origine pour le stationnement des autocars. Il est prévu de créer une nouvelle agora au niveau –1, d’ouvrir davantage de places de lecture au niveau 3, de mettre aux normes les deux galeries au niveau 6 et d’ouvrir la terrasse au public au niveau 7.
Des espaces pour la jeunesse seront aménagés au nord du bâtiment, côté rue Rambuteau. Ils favoriseront l’accès à la lecture, aux pratiques artistiques et au jeu. Côté sud, rue Saint-Merri, le centre accueillera une boutique, une librairie et un restaurant.
L’Atelier Brancusi sera installé au cœur du bâtiment principal. L’accrochage des œuvres sera repensé dans une dimension pluridisciplinaire.
La Bibliothèque publique d’information (BPI) gagnera en surface pour accueillir davantage de lecteurs. Elle déménagera temporairement dans le 12e arrondissement de Paris, dans l’immeuble Lumière, près de Bercy. L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), restera ouvert au public et proposera, dans son espace de projection, une saison artistique et un grand festival annuel, en juin.
Pendant les travaux, des partenariats avec d’autres institutions nationales et internationales permettront le prêt d’œuvres de la collection du musée à hauteur de 140 000 œuvres, dont 3 000 sont actuellement exposées au centre. Le Grand-Palais à Paris figure parmi les acteurs majeurs de cette programmation culturelle, ainsi que les musées du Louvre et d’Orsay. Le Centre Pompidou s’est aussi rapproché de la ville de Metz (Centre Pompidou-Metz), de Lille (LaM), et de la région Centre-Val de Loire. Les collections voyageront aussi dans le monde, comme par exemple, au Centre Pompidou Málaga, au Centre Pompidou x West Bund Museum Project de Shanghai, au KANAL – Centre Pompidou de Bruxelles, celui de Jersey City (États-Unis) et en Corée du Sud, avec le groupe Hanwha.
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