Édifié d’un seul jet entre 1506 et 1532, le monastère royal de Brou, à Bourg-en-Bresse, n’est pas seulement un monument élevé par amour. Il est aussi le fruit de l’histoire singulière du territoire de la Bresse dont il est devenu l’emblème et également un manifeste politique : celui de l’ambition européenne de sa fondatrice, Marguerite d’Autriche.
Au Moyen Âge, le comté de Bresse est enclavé entre le duché et le comté de Bourgogne au nord et à l’ouest, les comtés de Genève et de Savoie à l’est, la Dombes et le Beaujolais (domaines des Bourbons depuis le XIVe siècle), enfin le Lyonnais et le Dauphiné au sud. Entre Rhin et Rhône, Bourg-en-Bresse se situe au carrefour d’itinéraires reliant Mâcon, Genève, Lyon, la France, la Savoie et l’Italie.
Situé au centre du chœur, face aux stalles, le tombeau de Philibert le Beau est dit « moderne » car il comporte deux niveaux. En haut, le prince de Savoie est représenté « au vif », alors qu’en bas, simple mortel, il est figuré mort dans son linceul. Le « transi » est entouré de sibylles, prophétesses de l’Antiquité qui auraient prédit la vie du Christ.
Le toponyme Brou, dérivé du gaulois brogilo qui désigne un bois clos, révèle une origine antérieure à l’occupation gallo-romaine. Le site abrite ensuite une nécropole gallo-romaine puis mérovingienne. Non loin, une petite bourgade fortifiée, un burgus, forme le noyau de la ville de Bourg, intégrée à l’époque carolingienne à la Bresse, dans le royaume lotharingien,...
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