Notre-Dame de la Délivrance, ancien passage des Prêtres
1 rue Lepelletier
Le groupe le plus important, le plus visible, le plus symbolique est celui dit du passage des Prêtres, à l’entrée de la rue Lepelletier, à son carrefour avec la place du Théâtre, la rue de la Bourse et la rue de la Grande-Chaussée.
Ce groupe se trouve au-dessus d’une large entrée, sous un arc en plein cintre qui donnait accès à l’église Saint-Étienne, construite en cœur d’îlot et détruite lors du bombardement autrichien de 1792. La maison qui porte ce groupe est abondamment sculptée, comme tout le rang dont elle fait partie. Elle est millésimée 1677, dans la clef d’arc en grès, soit dix ans après l’annexion à la France. Nous sommes ici encore en pleine floraison du style lillois. Ce groupe a donc une importance et un sens considérables. Son état de friche est insatisfaisant tant sur le plan visuel qu’intellectuel et pédagogique car il nous prive d’une clef d’interprétation du site dans sa globalité. Il interrompt la lecture du rang. Avec le passage qu’il orne de manière spectaculaire, il est le seul élément rappelant l’existence de cette église dans la ville.
S’il ne pose pas de problèmes d’interprétation, il pose la question de fond d’un choix entre un maintien de vestiges, sales, disgracieux, illisibles et incompréhensibles, qui vont continuer à se désagréger jusqu’à disparition totale, ou la restitution sur la base des éléments encore en place et de la connaissance que nous avons de la sculpture lilloise. Certes la restitution peut-être hasardeuse. On peut la limiter aux éléments dont nous sommes sûrs et pour lesquels nous avons suffisamment de modèles dans la ville : les deux groupes d’anges et les feuillages. La Vierge au centre nous reste inconnue, mais l’iconographie lilloise peut nous aider à trouver un modèle qui ne soit pas incongru.
Une tentative de restitution en plâtre des volumes donne un peu de sens à ce groupe du XVIIe siècle le plus important de Lille, dans le secteur le plus fréquenté. En bas, la lumière rasante rend vie à cette scène où deux groupes d’anges encadraient une statue de Notre-Dame de la Délivrance. Les visages et les corps des anges sont des évocations contemporaines en plâtre.© Renaissance du Lille Ancien
Nous sommes à la recherche d’un sculpteur sensible à l’anastylose qui est bien le problème posé ici.
Cet ensemble était inconnu et invisible avant la dépose, dans les années 1980, du coffrage qui masquait tout le rez-de-chaussée. Toute la sculpture étant bûchée, seules les silhouettes esquissées en plâtre par Pierre Andrieux, après la dépose du coffrage, permettent actuellement une ébauche de lecture. Si elles venaient à tomber, nous n’aurions qu’une plate- bande de pierres calcinées et noircies sans aucun sens, ni esthétique. Le rang étant protégé ISMH, nous allons continuer à le documenter.
Nous voulons faire ici une opération pilote et exemplaire. Mais le budget sera important et il faut réunir les fonds le plus rapidement possible pour lancer les études.
Notice de Jeanne Vermeersch RLA 2015
1677.
Linteau surmontant la porte centrale marquée par un arc en plein cintre.
Groupe sculpté en pierre dans le linteau de 1,50 mètre de large.
Deux anges encadraient un élément central disparu. Volutes ou végétations aux extrémités.Traces de polychromie.
Il s’agit de l’ancien passage menant à l’ancienne église Saint-Étienne. Il était dédié au culte de Notre-Dame de la Délivrance. On peut donc supposer que la Vierge de la Délivrance constituait l’élément central disparu. François Bisman a dessiné une silhouette très exacte de cette vierge portant un enfant dans les bras et des anges de chaque côté.
Danger sanitaire.
Perte de matière.
Manque.
Cassures.
Elle n’est presque plus visible.
Contexte
Situation stratégique dans la ville ancienne. Particulièrement visible. État ne permettant ni aux Lillois, ni aux touristes d’en comprendre le sens et l’intérêt ; seuls quelques spécialistes peuvent encore l’interpréter. Aspect de ruine et de friche en pleine ville dans un contexte où toutes les maisons ont été restaurées et mises en valeur et où elles sont toutes dans l’esprit lillois du XVIIe siècle, à deux pas de la Vieille Bourse qui est l’illustration majeure de l’apogée de l’architecture lilloise. Existence d’une étude réalisée par l’architecte du patrimoine François Bisman et l’historienne Elyne Olivier. Les propriétaires de l’époque étaient sensibilisés. Il conviendra de contacter les nouveaux propriétaires et de monter une opération de mécénat. L’immeuble porteur est protégé au titre des Monuments historiques.
Problématique
Celle classique du choix entre le maintien d’un vestige dépourvu de sens et amené à disparaître progressivement, et la restitution d’un groupe esthétique qui redonnerait des clefs de lecture à un secteur historique de la ville, dans une zone stratégique et hyper fréquentée. Une restitution prudente permettrait d’harmoniser l’ensemble de ces maisons toutes restaurées. Le risque est évidemment de créer un mauvais pastiche. Les études devront être complétées et le choix du sculpteur sera primordial.
Décision
Le principe d’une restitution a été validé par la Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH). Cette restauration aurait un impact médiatique significatif par son côté emblématique et sa visibilité dans l’un des lieux les plus visités de la ville.
UN PATRIMOINE EN URGENCE ABSOLUE
Croyants ou non, vous ne pouvez rester insensibles à la lente destruction de ce petit patrimoine de la rue, témoin d’une partie de l’histoire de Lille. Si les dégâts sont parfois irréversibles, on peut encore agir pour sauver ce qu’il en reste. Certains propriétaires sont prêts et décidés à avancer. Les situations sont très diverses. Avec la Conservation régionale des Monuments historiques, nous avons retenu huit opérations à mener sur deux ou trois ans.
Une restauratrice de Roubaix, Mathilde Champdavoine, va faire des propositions techniques et présenter des estimations. En attendant, il faut de l’argent pour lancer les restaurations les plus urgentes dès que les dossiers seront prêts. Sauver ou restaurer huit des plus représentatives des niches votives de Lille est l’objet de cette campagne de Renaissance du Lille Ancien. Il faut 50 000 euros pour lancer cette opération-pilote.
Tous vous pouvez nous aider, car, avec vous, nous serons forts. Vous pouvez apporter votre don à notre souscription, mais aussi faire connaître cette action de notre association. Aidez-nous à trouver des mécènes.
IL FAUT SAUVER D’URGENCE LES NICHES VOTIVES DU VIEUX-LILLE
Renaissance du Lille Ancien
Une association et une fondation
L’association pour la Renaissance du Lille Ancien, RLA, a été créée en septembre 1964 par Mme Six-Thiriez en réaction aux démolitions du quartier Saint-Sauveur de Lille, et pour faire connaître et défendre le patrimoine lillois alors méconnu. Depuis 60 ans, l’association a obtenu de nombreuses victoires. Elle est l’un des artisans principaux de la reconnaissance du patrimoine lillois.
En septembre 2015, elle a modifié ses statuts pour étendre son champ d’action à tous les patrimoines : culturel et naturel, matériel et immatériel.
En décembre 2015, elle a créé une fondation sous égide de la Fondation de Lille. Cette fondation Renaissance du Lille Ancien, FRLA, a pour objet social de créer à terme un fonds solidarité patrimoine pour aider les petits propriétaires à réaliser des travaux dans les règles de l’art dans tous les quartiers de Lille. Elle pour objet aussi de sauvegarder le petit patrimoine le plus menacé. Cette fondation est l’outil opérationnel de l’association pour des actions concrètes.
Aujourd’hui, elle se penche sur un petit patrimoine trop ignoré, délaissé et menacé. Après recensement et études, la Renaissance du Lille Ancien lance une opération pilote pour sauver le patrimoine exceptionnel des niches votives et groupes sculptés, derniers témoignages d’un phénomène social important à Lille : la piété populaire qui s’est exprimée par de véritables œuvres d’art, malheureusement complètement délaissées.
La Fondation RLA fait un appel de fonds pour lancer le plus rapidement possible huit chantiers, identifiés avec les Monuments historiques comme les plus urgents et les plus significatifs, par leur nature, leur symbolique ou leur emplacement. La Fondation RLA permet des défiscalisations très intéressantes.
Pour un résultat rapide de cette opération pilote de sauvetage, la RLA a besoin d’urgence de réunir 50 000 €. Vous pouvez l’aider à y arriver !
Pour faire un don, cliquez ici ou scanner le QR code.

Renaissance du Lille Ancien
20-22 rue de la Monnaie,
59000 Lille
03 20 51 43 57