Au XVIIIe siècle, Montpellier, prospère capitale du Languedoc méditerranéen, se ceint d’une guirlande de petits châteaux, charmantes retraites que nobles de robe et riches bourgeois d’affaires se font construire dans la campagne alentour. C’est le triomphe de la « folie », image idéale de la douceur de vivre et du bon goût, entre soleil et intimité feutrée, dans un cadre idyllique de jardins et de jeux d’eau.
Étroitement liées à la montée en puissance d’une société éclairée où la fortune et le talent priment la naissance, les « maisons des champs », conçues par de grands architectes régionaux et décorées par de remarquables artistes locaux, ont marqué l’histoire culturelle de la ville. Elles participent aujourd’hui encore de son identité. Sobre et élégante, la « folie » montpelliéraine s’inscrit dans un genre autonome bien identifiable avec ses lignes simples, ses volumes clairs et harmonieux, son avant-corps central marqué, surmonté d’un fronton, son toit à faible pente, ses délicieux décors rocaille… Adaptée des modèles de « maisons de plaisance » en vogue en Ile-de-France, diffusés par les grands traités d’architecture, elle conserve un charme tout méridional, que lui confèrent les matériaux traditionnels employés, faits pour jouer avec la lumière languedocienne : pierres du pays à patine dorée, enduit d'un ocre délicat, tuiles romaines tout en rousseur et tomettes rose fané.
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