Situé à l’extrémité nord-est du bois de Vincennes, le Jardin d’Agronomie tropicale a été inauguré en 1907, à l’occasion de l’exposition coloniale de Paris. Racheté par la Mairie de Paris en 2003, ce jardin d’environ 6 hectares est ouvert au public depuis 2006.
Sous le joug de l’Histoire
Le jardin est créé en 1899, sous l’égide du ministère des Colonies. À l’époque il porte le nom de jardin d’essai colonial. Niché au cœur des 16,6 hectares de terrain attribués au Muséum d’histoire naturelle, il permet de cultiver sous serre des plants de café, de cacaoyers, de vanille et des bananiers à destination de diverses colonies françaises. Le jardin d’essai colonial avait pour but de coordonner les expériences agronomiques et d’introduire des végétaux exotiques sur de nouveaux sites de production. Il a également eu pour mission de dresser un inventaire précis des ressources du domaine colonial français et de former des scientifiques à travers l’École nationale d’agriculture coloniale (1902). Il faudra attendre 1903 pour que le jardin ouvre pour la première fois ses portes au public.
En 1907, le Jardin d’Agronomie tropicale est inauguré à l’occasion de l’exposition coloniale de Paris. Elle est la quatrième exposition du genre en France. Elle succède à celles de Rouen (1896), de Rochefort-sur-Mer (1898) et de Marseille (1906). C’est l’essor des expositions coloniales en France. De mai à octobre 1907, le jardin est ainsi aménagé pour accueillir cinq villages de l’exposition. Un village malgache, un village congolais, un village indochinois, une ferme soudanaise et un campement touareg y seront exposés. En six mois, près de 2 millions de spectateurs viendront admirer ces mises en scène.
Placé sous la direction du Service de Santé du gouvernement militaire de Paris, le jardin accueille les blessés musulmans durant la Première Guerre mondiale. La première mosquée de Paris, aujourd’hui disparue, y est érigée à leur intention et inaugurée en 1916.
Les années qui suivent, plusieurs monuments sont édifiés afin d’honorer la mémoire des soldats issus des colonies et morts pour la France.
Propriété de l’État français, il a été entretenu comme un site forestier mais est resté fermé au public pour raisons de sécurité. Le jardin est laissé à l’abandon pendant plusieurs années. Les bâtiments se détériorent et la végétation s’y déploie.
Le jardin accueille l’École d’agronomie tropicale avant d’être affecté au Centre technique forestier tropical. Il abrite ensuite le Centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) jusqu’en 1995.
Les vestiges d’une époque
En 2003, le site est racheté par la Ville de Paris. Certains monuments trop délabrés sont isolés du jardin par des clôtures. D’importants travaux de rénovation ont été entrepris par la Mairie de Paris.
Le pavillon de la Tunisie a été restauré en 2020. Il abrite aujourd’hui un espace de restauration, un espace documentaire et un lieu dédié aux expositions temporaires.
La Maison des notables cochinchinois réalisée pour l’Exposition coloniale de Marseille (1906), est offerte au Jardin colonial par le gouvernement général de Cochinchine. Elle devient le Temple du souvenir indochinois avant d’être détruite par un incendie criminel. Elle est remplacée en 1992 par l’édifice rouge actuel.
Le pont tonkinois et le pavillon de l’Indochine, l’un des rares édifices encore debout, ont été construits lors de l’exposition coloniale de 1907. Le pavillon de l’Indochine a été rénové en 2011 et propose désormais des expositions temporaires.
Le jardin aujourd’hui
Inscrit depuis la fin du XIXe siècle dans l’histoire de l’enseignement et de la recherche agricole, le site est aujourd’hui partagé entre le Jardin d’Agronomie Tropicale René-Dumont et un campus scientifique et académique en collaboration avec la Cité du développement durable, également située au sein du Jardin.
Le jardin d’agronomie tropicale est ainsi divisé entre plusieurs territoires. La ville de Paris est propriétaire et gestionnaire du jardin et le Cirad est gestionnaire du campus en lien avec la mairie de Nogent et le département du Val-de-Marne.
Jardin d’Agronomie tropicale René-Dumont
45 bis, avenue de la Belle-Gabrielle – 75012 Paris
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