À l’occasion du 600e anniversaire du roi Louis XI, la région Centre-Val de Loire organise un programme des commémorations et d’hommages à travers différents lieux et châteaux qui ont marqué la vie du monarque : le château royal d’Amboise, la cité royale de Loches, les châteaux de Langeais et de Plessis-lèz-Tours et l’église de Cléry-Saint-André où repose la sépulture du souverain.
Fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, Louis XI naît le 3 juillet 1423, dans le palais du Duc Jean de Berry, siège du pouvoir royal français. L’enfance du Dauphin est bercée par une éducation soignée, auprès de son confesseur et précepteur, Jean Majoris, en la demeure royale de Loches, en Indre-et-Loire. Adolescent, il s’initie à la chasse et au maniement des armes, jusqu’à se liguer contre son père en s’associant, en 1440, à la Praguerie, guerre menée par les grands féodaux du royaume de France contre le roi.
Le capitaine et la garnison royale de Loches se retournent également contre le souverain. À son avènement au trône en 1461, Louis XI transforme la forteresse de Loches en prison royale, projet déjà lancé sous Charles VII. Il étend le site avec l’édification de la tour du Martelet et la Barbacane.
À 38 ans, Louis XI quitte Paris, centre politique et institutionnel, pour s’installer à Tours, qui deviendra la plus importante ville française du tissage de la soie. Autrefois appelé la seigneurie de Montils-lez-Tours, le château de Plessis-lèz-Tours (Indre-et-Loire) est acheté en 1463 par Louis XI pour y bâtir une nouvelle demeure. Le château devient la résidence préférée du roi, où il aime passer son temps libre à la chasse, ainsi que le siège du pouvoir des rois de France sous Charles VIII et Louis XII. L’implantation d’une industrie de la soie en 1462 par la volonté du roi, permet la création d’un corps de ville. Le décret de 1466 donne lieu à la venue à Tours de deux maîtres tisserands et quinze filatiers, pour la plupart génois. Véritable capitale française de la soie, la ville de Tours étend son succès par le biais d’autres activités commerciales comme l’artisanat : armuriers, fondeurs de canons, orfèvres, brodeurs et peintres. Louis XI reste très attaché à Saint-Martin de Tours, patron du Royaume de France, dont l’abbaye et l’ancienne église collégiale abritaient les vestiges de la Tour Charlemagne. Saint-Martin de Tours est considéré comme l’un des plus grands pèlerinages de la Chrétienté à la fin du IVe siècle, prisé par le roi Louis XI pour accomplir ses devoirs de chrétiens. Une dévotion pour saint Martin qui le conduit, en 1479, à offrir à la basilique une grille d’argent massif disposée tout autour de la sépulture du saint.
Le château d’Amboise (Indre-et-Loire), rattaché à la couronne en 1434, sert depuis des siècles à des membres de la famille royale : Charles VII, Charles VIII, Louis XII et François Ier. C’est dans cette demeure que Louis XI établit son épouse, Charlotte de Savoie, et le dauphin Charles (futur Charles VIII). Le roi entreprend des constructions et modifications importantes : un logis côté sud, la chapelle dite du Saint-Sépulcre et la tour Garçonnet, défendant encore aujourd’hui la pointe occidentale du château. Il crée notamment en 1469, en la collégiale Saint-Florentin du château, l’ordre des Chevaliers de Saint-Michel, destiné à asseoir l’autorité royale, à s’assurer de la loyauté de ses fidèles et à rivaliser avec l’ordre de la Toison d’or du duc de Bourgogne. Le château d’Amboise marque le départ de l’industrie de la soie en 1472, avec la fondation officielle de manufactures royales de soieries à Tours, signée de la main de Louis XI, qu’il accompagne d’un vaste programme de plantation de mûriers.
Le château de Langeais (Indre-et-Loire), construit à la fin du Xe siècle par Foulques Nerra, entre en 1206 dans le domaine royal, sous Philippe Auguste. Occupé par des bandes armées pendant la guerre de Cent Ans, Charles VII rachète le château en 1428. C’est en 1465 que Louis XI se lance dans d’importantes travaux au château de Langeais, qui interviennent au cours du XVe et XVIe siècles. Confiés à Jean Bourré, proche du roi, et à Jean Briçonnet, les travaux d’embellissements se composent de deux façades très opposées l’une à l’autre. Côté ville, le bâtiment a des allures de château-fort avec son chemin de ronde, ses tours et son pont-levis. Côté cour, les façades sont percées par de nombreuses fenêtres, afin de rendre les séjours plus agréables. Le château Langeais célèbre le mariage du fils de Louis XI, Charles VIII, avec Anne de Bretagne, le 6 décembre 1491, officialisant le rattachement du duché à la royauté française.
Roi bienfaiteur, Louis XI met sa dévotion au service du patrimoine religieux. Il finance par exemple la rénovation de l’église du prieuré Saint-Cosme (Indre-et-Loire) en 1483. Mais l’une de ses constructions les plus emblématiques est la basilique de Cléry-Saint-André, située dans le Loiret. À part le clocher, il ne reste plus rien de l’église, ravagée par la guerre de Cent Ans, en 1428. Le dauphin de France, Louis XI, fait le vœu de la rebâtir après la victoire contre les Anglais à la bataille de Dieppe. Dès 1443, Louis XI et Jean de Dunois débutent la construction de la basilique, dont le roi deviendra le propriétaire en 1473, et poursuit l’agrandissement et l’achèvement de ce monument de style gothique flamboyant. À l’opposé des rois de France, inhumés dans la nécropole royale de Saint-Denis, Louis XI est le seul roi de la dynastie des Valois ayant choisi la basilique de Cléry-Saint-André comme dernière demeure, le 30 août 1483. Il est enterré avec son épouse Charlotte de Savoie. Autre innovation, le roi commande une statue pour le monument funéraire qui le représente en orant – et non en gisant comme le veut la tradition – et habillé en chasseur avec un visage fidèle en tous points.
Pour revenir sur la petite et la grande histoire, la région Centre-Val de Loire met en avant la découverte de Louis XI à travers différentes activités culturelles : retrouvez ici l’agenda des manifestations.